Ni les moyens déployés par les autorités sanitaires pour réussir cette campagne ni l'augmentation inquiétante des contaminations par la Covid-19 n'ont pu convaincre les plus réticents à se faire vacciner, pour éviter l'hospitalisation et de passer en réanimation, où 90% des patients n'étaient pas vaccinés. La campagne de vaccination anti-Covid-19, que le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a relancée il y a quinze jours, ne prend pas et fait face à la réticence des citoyens, malgré l'importance du nombre des contaminations enregistrées ces dernières semaines, notamment avec l'apparition du variant Omicron en Algérie. Ainsi, à Annaba, dans l'est du pays, les autorités sanitaires avouent être très loin des objectifs qu'elles s'étaient fixés, malgré un déploiement d'importants moyens pour la réussite de cette nouvelle campagne de vaccination. Le DSP de la wilaya d'Annaba, Mohamed Nacer Damech, a affirmé, avec regret, hier, que le taux de vaccination de la population cible, qui est de 320 000 individus de plus de 18 ans, a atteint difficilement 49,9%. Inquiet, ce responsable fait savoir qu'une enquête épidémiologique effectuée à travers les hôpitaux de la wilaya a révélé que 94% des personnes décédées ces dernières semaines des suites de la pandémie n'étaient pas vaccinées. Et de préciser, sans toutefois donner de chiffres, que le nombre de décès enregistrés est particulièrement élevé, d'où la nécessité pour les citoyens d'Annaba de se rendre dans l'un des centres et autres points de vaccination répartis à travers la wilaya, où tous les types de vaccin sont disponibles en quantité suffisante pour satisfaire l'ensemble de la population. Sans convaincre, les différentes campagnes, lancées tour à tour pour tenter d'inciter les citoyens à se vaciner contre la Covid-19, n'ont été qu'un remake du constat initialement fait, à savoir une réticence à l'égard de cette opération à Jijel. Si les statistiques officielles relatives à la vaccination restent non disponibles, du moins pour la presse, les différentes déclarations des responsables impliquées dans cette opération confirment cet état de réticence. Que ce soit dans le secteur de l'éducation, à l'université au sein des autres catégories ciblées par cette opération, les résultats réalisés ont été en dents de scie. Selon les derniers chiffres de la Direction de la santé de Tizi Ouzou, la campagne piétine aussi. Sur les plus de 493 007 doses de vaccin injectées aux personnes au niveau de la wilaya, moins de la moitié a reçu sa deuxième dose. Pour ce qui est de la vaccination dans les écoles, là encore, il n'y a pas eu un écho favorable de la part du personnel de l'éducation. Fin janvier, le directeur de l'éducation de Tizi Ouzou, Ahmed Lalaoui, faisait état de seulement 4 731 personnes vaccinées, soit 20,57%, dont 14,17% d'enseignants, depuis le lancement de cette campagne de vaccination dans le milieu scolaire. Les Oranais, eux aussi, ne se bousculent plus dans les établissements sanitaires pour se faire vacciner, a-t-on constaté. La nouvelle campagne de vaccination contre la Covid-19, lancée en janvier dernier, n'a pas attiré grand monde à l'exception des voyageurs qui sont tenus de présenter un pass sanitaire dans les aéroports pour se rendre à l'étranger. "410 000 personnes ont eu la première dose et 336 000 ont reçu les deux doses du vaccin sur une population cible de 1 141 000 personnes. Le taux de vaccination pour les personnes totalement immunisées est de 38,33%. Nous avons également 22 000 personnes qui ont reçu le rappel (3e dose du vaccin)", confie une source au niveau du bureau de la prévention de la direction de la santé de la wilaya d'Oran. Fin 2021, près de 12 000 doses de vaccin non utilisées et dont la date de péremption était proche ont été renvoyés à l'Institut Pasteur, affirme la même source, qui a requis l'anonymat. À Aïn Témouchent, où la situation pandémique est stationnaire, avec 103 cas admis à l'hôpital, le taux de vaccination l'est autant avec 20% de la population ciblée, qui a reçu la 1re dose contre 15% des personnes ayant reçu leur seconde dose, affirme le Dr Dib Ismaïl, coordinateur de la wilaya chargé du dossier Covid-19 suivi au niveau de la Direction de la santé et de la population. S'agissant de la campagne de vaccination dans le secteur de l'éducation nationale, le Dr Dib Ismaïl s'est contenté de déclarer qu'il y a toujours cette réticence du personnel sans avancer un quelconque chiffre. À la fin du mois de janvier, rappelons-le, le taux de vaccination du personnel de l'éducation était de 2,8% selon une source proche du dossier.