Si auparavant, la plupart des migrants clandestins algériens étaient remis en liberté par les autorités espagnoles, les choses semblent avoir changé depuis août dernier. En 2021, ce sont plus de 200 harraga qui ont été expulsés vers l'Algérie, selon le Centre international pour l'identification de migrants disparus. Une trentaine d'Algériens en situation irrégulière ont été expulsés d'Espagne, ces dernières heures, a rapporté l'activiste Francisco José Clemente Martin du Centre international pour l'identification de migrants disparus (CIPIMD) sur sa page Facebook. Ces harraga étaient arrivés sur les côtes espagnoles ces dernières semaines et avaient été conduits au centre d'internement des étrangers de Valence, précise la même source. Le navire de la compagnie maritime Transmediterranea devait accoster au port d'Oran ou à celui de Ghazaouet, ajoute Francisco José Clemente Martin, qui indique une forte présence policière accompagnant les harraga. "Au moins huit fourgons de la Police nationale sont arrivés de Valence à Almeria", écrit-il. Ce dernier tient à souligner que ces expulsés "ne sont pas des criminels". La dernière opération de rapatriement forcée s'est produite le 1er février dernier avec l'expulsion de plus de 40 Algériens vers leur pays depuis le port d'Almeria. Francisco José Clemente Martin avait averti, à l'époque, que ces départs ne concernaient plus les nouveaux débarqués mais toucheraient même des harraga installés en Espagne depuis deux ans, mais toujours en situation irrégulière. Rappelons que Madrid a décidé d'accélérer les expulsions de harraga après la visite, en novembre dernier, du ministre algérien de l'Intérieur dans la capitale espagnole. À propos de ces rapatriements forcés, l'activiste du CIPIMD avait indiqué que la police nationale d'Almeria et de Carthagène avait embarqué, les derniers jours de 2021, plus de 200 clandestins algériens dans des bus et des fourgonnettes, en direction des huit centres d'internement des étrangers qui existent en Espagne. Ces harraga devaient être expulsés dans les 60 jours vers l'Algérie, expliquait-il encore. Si la plupart des migrants clandestins algériens étaient remis en liberté par les autorités espagnoles, les choses ont changé depuis août dernier. Ce sujet avait donné lieu à des tensions politiques en Espagne puisqu'en 2020, le gouvernement de Pedro Sanchez était accusé par l'opposition de faire preuve de laxisme. Un parti d'extrême droite et un syndicat de policiers avaient même exigé des sanctions contre les pays du Maghreb, dont l'Algérie, en réduisant le nombre de visas. Rappelons qu'après des discussions bilatérales, Madrid a pu arracher, en décembre 2020, un accord des autorités algériennes pour le retour des migrants en situation illégale sur le sol espagnol. Le quotidien El Pais avait confirmé l'information auprès du ministre espagnol de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, qui avait affirmé que "l'Algérie est le troisième pays d'Afrique du Nord à accepter à nouveau des expulsions, après le Maroc et la Mauritanie". Le site d'informations El Independiente indiquait, pour sa part, que le ministère de l'Intérieur espagnol avait fait appel aux services de la compagnie maritime Transmediterranea afin de transporter les harraga vers leur pays.