La nouvelle saison des Mercredis du verbe a été inaugurée le 9 mars 2022 à la médiathèque Bachir-Mentouri de l'établissement Arts & Culture. Et comme un événement en cache un autre, voici aussi le retour du tant attendu Mars au Féminin dont la volonté est d'aviver et d'échauffer la flamme de la frénésie du 8 mars. D'où l'idée de coaliser, à l'aide "de chiffres et de lettres" une pléiade de femmes d'horizons divers sur un même plateau, dont la nouvelliste Nassima Benabdellah, la comédienne Amel Heimer et l'écrivaine Amel Kasdali. Autant d'"Amel" pour y écrire et traduire dans les faits l'espoir, à côté du traducteur Hamid Bilek. "Qu'elles soient femmes de lettres ou de planches, la destinée de ces dames est liée par les liens humains dans la littérature qui s'adaptent au théâtre, mais aussi à l'écran à l'aide de l'écriture scénaristique", a-t-on appris de l'animatrice et poétesse Fouzia Laradi, en guise d'ouverture. Et lors du traditionnel tour de table, Nassima Benabdellah s'est schématisée d'un synopsis éclair envers l'amour qu'elle voue à ce genre de récit, dit "court", mais qui émane de l'ossature pragmatique d'un roman ou d'un fait divers. "Et pour peu qu'elle s'écarte du conte et de la fable, la nouvelle reste le support idéal pour narrer en peu de mots, où l'inattendu épilogue brusque le lecteur", a déclaré l'oratrice et autrice du recueil Hob El-Kef. Et puisqu'il n'y a qu'un jet d'encre de la nouvelle au théâtre, c'est au tour de la comédienne Amel Heimer qui, plutôt que d'exaucer son rêve d'être poétesse, a gravi les marches de la scène théâtrale à sa sortie de l'Institut national des arts dramatiques et chorégraphiques (INAD) de Bordj El-Kiffan, option "théâtre". À ce propos, l'héroïne du film Ikhtitaf (enlèvement) de Djamel Bendedouche (1940-2022) va sur les traces de l'essayiste français Gaétan Picon (1809-1882) en brandissant sa citation : "Le théâtre appartient-il à la littérature ? On peut se le demander. Toute son histoire nous montre qu'il relève d'exigences particulières, spécifiques – dont la première est l'efficacité. Avant tout il est le domaine de la parole, de la parole en action. Il est d'abord un texte, dont les vertus seront celles de la chose écrite, mais ce texte est joué, c'est-à-dire vécu devant nous." De ce point de vue, la comédienne n'a qu'un rêve. "C'est d'interpréter une pièce adaptée d'un roman écrit par une figure de proue de la littérature algérienne", comme ce fut le cas de la pièce L'homme aux sandales de caoutchouc du regretté romancier et dramaturge Kateb Yacine (1929-1989). Autrement dit, le 4e art et la littérature, fut-elle scénaristique, s'irrigue du même embryon, a conclu l'héroïne du feuilleton ramadhanesque Hob fi qafas al itiham (l'amour dans le box des accusés) de Bachir Sellami, en duo avec Mohamed Adjaïmi. S'agissant de l'aspect livresque, l'après-midi littéraire a permis la révélation de la prodigieuse Amel Kasdali qui a éclot aux éditions Imtidad-Atfalouna dans la catégorie roman de jeunesse, a-t-on appris de Hamid Bilek. "J'ai découvert Amel Kasdali à la lecture de ses manuscrits dont Sarah et le labyrinthe magique puis Les aventures de Tif et Andy qui plaît par son style narratif aux enfants de 7 à 77 ans", a déclaré ce conseiller littéraire et en écriture. Autant dire que "le gribouillis d'enfance deviendra tôt ou tard un manuscrit", a déclaré Amel Kasdali, qui ne rêve que d'aventures auprès de sa tante Sawsane. En ce sens, l'inauguration des Mercredis du verbe a permis au public de découvrir ce qui lie la littérature au spectacle.