“C'est le moment de passer au renouvellement de la flotte.” C'est ce qu'a déclaré, hier, le directeur général de la Cnan, M. Ali Boumbar, lors d'une conférence de presse donnée au siège de la Cnan en hommage aux 16 marins qui ont péri lors du naufrage du Béchar le 12 novembre 2004. Selon le premier responsable de la Cnan, sur 46 navires que compte l'entreprise, 24 ont été vendus. Le reste se fera incessamment. “Ils ne sont plus adaptés au commerce ni à l'affrètement, leur âge minimum est de 25 ans. C'est pour cela que nous les avons mis en vente”, a-t-il indiqué. Concernant le Batna, le responsable de la Cnan affirme que l'épave n'a pas été encore vendue. “L'épave du navire Batna a été vendue trois fois, un acheteur a même versé une avance de 10%. Malheureusement, ces derniers se sont rétractés pour des raisons non déterminées. Nous allons le remettre en vente au même titre que les autres navires, mais, cette fois-ci, on va exiger une avance de 15% afin d'éviter tout désistement.” Par ailleurs, un dossier d'étude concernant le renouvellement de la flotte de la Cnan et l'ouverture du capital de cette société est en cours. Au sujet du naufrage du Béchar, le responsable de la Cnan dira : “C'est un drame. Nous avons perdu tout un équipage. Cela pourrait arriver à tout le monde et à toute compagnie maritime. Il suffit d'avoir un navire en mouillage au port avec les mêmes conditions climatiques. Il faut cesser de faire porter la responsabilité de ce naufrage à la Cnan.” Il expliquera, par ailleurs, que le Béchar n'avait pas ses certificats de navigation. Ce dernier était en mouillage tout comme le Batna. “D'ailleurs c'est le cas du navire K'sar Chelala au port de Annaba en ce moment”. Concernant les mesures de sécurité prises en cas de catastrophe, le conférencier affirmera : “c'est au ministère des Transports d'instaurer de nouvelles mesures de sécurité maritime. La Cnan n'est qu'une compagnie de transport maritime. Elle n'a pas les moyens de sauvetage ni l'expérience dans ce genre d'intervention.” Interrogé sur les indemnités des familles des victimes du naufrage, le directeur général indique : “nous avons indemnisé 11 familles des victimes du naufrage. Pour le reste des victimes, elles sont considérées comme étant portées disparues. La loi stipule qu'il faut attendre quatre ans pour déclarer leur décès.” Evoquant le cas des quatre commandants licenciés suite à cette affaire, le directeur de la Cnan a déclaré que, “certes, ils ont eu gain de cause au niveau du tribunal et ils ont été indemnisés. Mais je refuse de les reprendre au sein de notre compagnie. Aucune loi ne m'oblige de les réintégrer à leur poste. Ils ont porté préjudice à l'image de notre compagnie”. Enfin, le responsable de la Cnan ainsi que les travailleurs de l'entreprise et les familles des victimes ont déposé une gerbe de fleurs, avant d'observer une minute de silence devant la stèle érigée en hommage aux 16 disparus du Béchar. Nabila AFROUN