Résumé : Ilhem ressuscite le passé et accuse Samir de l'avoir trahie. Elle est si chagrinée et si désorientée qu'elle n'hésite pas à verser des larmes amères. Le jeune homme est dépité. Il ne sait quelle attitude adopter. Ils sont en pleine rue et au beau milieu de la nuit. Mais Ilhem ne le lâche pas pour autant. Elle vient de le retrouver et lui avoue qu'elle l'aime encore. Samir la prend par les épaules. - Voyons Ilhem. Je suis certain que tu m'as déjà oublié. Tu dois avoir un tas de soupirants à tes pieds. Heu... peut-être même que tu as déjà lié ta vie à quelqu'un ? - Moi ? Elle rit tristement. - Tu as changé à mon égard, Samir. Sinon tu ne m'aurais pas posé cette question. Ah ! Comme la vie peut parfois s'avérer injuste. Tu ne peux imaginer ma détresse et les nuits blanches que j'ai passées à attendre ton retour. J'imaginais un tas de scénarios. Les uns plus romantiques que les autres. Hélas ! Lorsque j'ai compris que le rêve devenait cauchemar, je me suis lancée corps et âme dans le travail. Je voulais t'oublier et effacer tout notre passé ensemble. Mais ne voilà-t-il pas que tu ressurgis ! Comme le destin est cruel envers moi ! - Non. Ne dis pas cela. Le destin a certes tranché pour nous, mais rien n'est encore fini pour toi, Ilhem. Je suis certain que tu rencontreras un jour l'homme qui te mérite et te fera oublier tout ce que tu as subi. Je... je ne te cache pas que moi aussi je n'ai pas cessé de penser à toi. Je m'en voulais, et j'en voulais au monde entier. La séparation n'a pas été facile pour moi non plus. Intriguée par sa réponse, Ilhem l'observe un moment et constate qu'il ne plaisantait pas. Sous la lumière des lampadaires, son visage a pris une expression triste et il semble réellement préoccupé. Elle se ravise et met une main sur son bras. - Que s'est-il passé, Samir ? Pourquoi m'as-tu quittée pour te marier aussi hâtivement et dans l'anonymat le plus total ? Il soupire encore. - Tu veux que je te raconte ce qui s'est passé ici, dans cette rue déserte et en pleine nuit ? Elle jette un coup d'œil à sa montre-bracelet. - Il n'est pas aussi tard que ça. Nous... nous pourrions nous rendre dans un restaurant pour dîner. Il lève une main. - Non. Je suis épuisé pour ce soir. - Alors demain. Tu veux bien déjeuner avec moi ? Samir hésite. Mordjana est absente, et il n'a pas revu Ilhem depuis trois années. Il travaillait trop ces derniers temps, et une petite évasion ne le dérangerait pas. Il regarde son amie et se gratte distraitement la tête, avant de répondre : - OK. Je pourrais t'accorder une heure ou deux. Heureuse, elle ébauche un sourire. - Alors passe me récupérer à mon cabinet. - Ton cabinet ? C'est où ? Elle prend une carte dans son sac et la lui tend. - Voici mon adresse. Je t'attendrai vers le milieu de la journée. Disons 13h. Il prend la carte et y jette un coup d'œil. Ilhem a ouvert un cabinet d'architecture dans un quartier qu'il connaît bien. - C'est parfait, je passerai à l'heure prévue. Elle sourit encore et se hausse sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue. - Merci Samir. Passe une bonne nuit et à demain. Elle se détourne et se dirige vers un véhicule garé au fond du parking. Samir porte une main à sa joue et la suit du regard. Quelque chose en lui a vibré. Il n'arrive pas à admettre qu'il est encore amoureux d'Ilhem. Mordjana s'étire et se relève à moitié. La chambre est plongée dans une pénombre bienfaisante, et l'atmosphère embaume l'eau de rose. Elle ne s'est pas sentie aussi détendue depuis des mois. Le sommeil lui a fait du bien, et elle se sent très légère. Des voix lui parviennent du couloir. Des femmes discutent entre elles. Elle reconnaît la voix de Mimouna. Sa grand-mère parle avec quelqu'un. Pardi ! Mais c'est Saléha, sa mère, qui est là ! Mordjana bondit de sa couche et remet un peu d'ordre dans ses vêtements et ses cheveux, avant de sortir dans le couloir. À sa vue, les deux femmes se taisent, et Mimouna jette un coup d'œil accusateur à Saléha. C'est bien de sa faute, si Mordjana s'est réveillée. Elle a une voix forte et ne sait pas se maîtriser. Saléha est venue l'accuser d'avoir pris en otage sa fille. Mimouna regarde sa petite-fille qui se tenait sur le seuil de sa chambre. - Mordjana ? On t'a réveillée, ma fille. - Non, grand-mère. J'ai assez dormi. Cela fait des mois que le sommeil me fuyait, mais on dirait que les massages de Lla Sakina commencent à faire leur effet sur mon psychique. - À la bonne heure. Que Dieu fasse que cela continue et que les effets provoquent le miracle tant attendu.
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