C'est la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine que l'Algérie exprime une position publique contenue dans un communiqué commun publié avec la Chine à la faveur de la visite du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Pékin. Les deux parties soulignent la nécessité du "respect de l'intégrité territoriale de l'Etat" et dénoncent dans le même temps "les sanctions unilatérales" des Occidentaux contre la Russie. Dans ce communiqué rendu public hier, les deux pays ont, en effet, mis en avant "la nécessité d'adhérer aux objectifs et principes de la Charte des Nations unies et de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale des Etats", en signe de désapprobation de l'invasion russe en Ukraine. En même temps, le document ajoute que les deux pays adhèrent au "principe de sécurité indivisible et en tenant compte de la sécurité raisonnable et des préoccupations des parties concernées", allusion aux revendications de la Russie craignant pour sa sécurité dans le cas où l'Otan s'installerait dans son voisinage immédiat, notamment en Ukraine. Alger et Pékin appellent à résoudre "pacifiquement les différends par le dialogue et la négociation", et "de ne pas abuser des sanctions unilatérales qui ne sont pas fondées sur le droit international, afin d'éviter de violer les règles internationales et de compromettre les conditions de vie des peuples des pays". Sans donner plus de précisions, le communiqué indique que les deux pays se disent soucieux de "faire des efforts conjoints" dans le but "d'atténuer les répercussions humanitaires qui peuvent" découler de ce conflit. Plus généralement, le communiqué conjoint rappelle l'adhésion des deux pays au "principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays et le renforcement continu de la démocratie dans les relations internationales". Ils soulignent la "nécessité de préserver le système international qui constitue l'Organisation des Nations unies" et "l'intensification de la coopération et de la coordination dans les affaires internationales et multilatérales". Sur d'autres sujets internationaux, les deux pays ont exprimé une convergence de vues sur des questions comme la sécurité au Sahel, la ligue des Etats arabes et la coopération sino-africaine. C'est le cas de la question du Sahara occidental où "les deux parties ont affirmé leur soutien aux efforts visant à parvenir à une solution durable et juste dans le cadre de la légitimité internationale, en particulier les résolutions pertinentes des Nations unies". Au plan bilatéral, Alger et Pékin ont annoncé qu'elles étaient parvenues à un consensus sur le plan exécutif pour la construction conjointe de l'initiative "la Ceinture et la Route" de la soie. L'accord "sera signé dans les meilleurs délais", ajoute le document. Concernant la situation interne de la Chine, l'Algérie "a exprimé son adhésion au principe d'une Chine unie et son soutien à la position chinoise sur les questions des droits de l'Homme, du Xinjiang et de Hong Kong, et la nécessité de travailler pour éviter de les politiser ou de les utiliser comme moyen de pression dans les relations internationales", précise le document.