Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a promis de doter son pays d'une puissance militaire "redoutable" et imparable, ont rapporté hier les médias d'Etat, quelques jours après le tir réussi du plus puissant missile jamais lancé par le pays. Ces propos interviennent après le lancement le 25 mars d'un missile balistique intercontinental (ICBM) à longue portée, le premier depuis 2017. Appelé Hwasong-17, ce puissant ICBM avait été dévoilé pour la première fois en novembre 2020 et baptisé "missile monstre" par des analystes. "Ce n'est qu'une fois équipé de formidables capacités de frappe, d'une puissance écrasante" que le pays pourra "contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes", a déclaré Kim Jong-un au personnel qui a pris part à ce tir, a rapporté l'agence de presse nord-coréenne KCNA. "Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée." Le missile lancé la semaine dernière semble avoir volé plus loin et plus haut que les précédents ICBM jusqu'à présent testés par la Corée du Nord, dotée de l'arme nucléaire, notamment un conçu pour frapper n'importe quelle partie du territoire américain. Selon des analystes, ce lancement réussi aurait renforcé la conviction du dirigeant que son pays est sur la bonne voie pour gagner la dissuasion nucléaire et qu'il va entreprendre d'autres essais d'armes aussi puissantes. Les essais nucléaires et de missiles à longue portée ont été interrompus lorsque Kim Jong-un et le président américain de l'époque, Donald Trump, se sont engagés dans des pourparlers diplomatiques. Ces derniers sont au point mort depuis l'échec du sommet de Hanoï en 2019. Depuis le début de l'année, Pyongyang a réalisé une dizaine d'essais, et le lancement de la semaine dernière marque la reprise des tirs à longue portée. Cet essai survient également alors que la Corée du Sud est en période de transition présidentielle et que les Etats-Unis ont les yeux rivés sur la guerre en Ukraine.