Le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir, hier soir, au lendemain du lancement par la Corée du Nord d'un missile balistique intercontinental, Pyongyang rompant ainsi un moratoire qu'elle observait depuis 2017-2018. Les Nations unies, par la voix du porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres, ont «condamné» jeudi «avec force» ce tir, poussant les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Albanie, l'Irlande et la Norvège à demander une réunion du Conseil de sécurité, laquelle se tiendra à partir de 15h00 (19h00 GMT), selon l'ONU et des diplomates. «Le lancement d'un missile de longue portée fait courir le risque d'une escalade des tensions importantes dans la région. Le secrétaire général presse la RPDC (République populaire démocratique de Corée) de ne pas entreprendre davantage d'actions contre-productives», a prévenu le porte-parole de M. Guterres, Stephane Dujarric. Le secrétaire général de l'ONU «réaffirme son engagement à travailler avec toutes les parties pour chercher une solution pacifique et diplomatique en vue d'une dénucléarisation complète et vérifiable de la Péninsule coréenne», a ajouté son porte-parole. La Corée du Nord a tiré jeudi un missile balistique intercontinental (ICBM) dans la zone maritime économique exclusive du Japon. Le président sud-coréen Moon Jae-in a confirmé par la suite que le projectile lancé par Pyongyang en direction de la mer du Japon était bien un ICBM. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un observait un moratoire sur ce type de tirs de missiles depuis fin 2017, lorsque, fin novembre de cette année-là, ses forces armées avaient testé un nouveau type d'ICBM, le Hwasong-15, susceptible de transporter «une ogive lourde extra-large» capable de frapper tout le territoire continental américain. Comme son prédécesseur, le Hwasong-14, cet ICBM est conçu pour porter des charges nucléaires. À l'époque, Kim Jong Un avait proclamé que son pays était devenu un Etat nucléaire à part entière. Fin avril 2018, Kim Jong Un avait officialisé le moratoire sur les essais nucléaires et les tirs de missiles balistiques à longue portée en affirmant que ses objectifs étaient atteints.