Le porte-parole de ce syndicat, Messaoud Boudiba, estime que "la tutelle est dans l'incapacité de fournir les conditions nécessaires à la corporation pour l'exercice de leur noble mission et d'instaurer, de ce fait, un climat serein". Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) vient de rendre public un communiqué dans lequel il a annoncé la décision de reporter à une date ultérieure la tenue du conseil national, prévu pour avant-hier lundi. À l'origine de ce report, lit-on dans le communiqué de ce syndicat, les difficultés et les entraves administratives rencontrées par les membres du bureau national du Cnapeste, relatives à la mise à disposition et dans les délais requis de locaux pour tenir la session de ce conseil. À ce propos, le communiqué pointe du doigt les services du ministère de l'Education qui ont, précise-t-il, "ignoré sciemment" la demande formulée par l'organisation syndicale. "Le bureau national exprime, par ailleurs, son mécontentement et sa désapprobation face aux agissements des responsables du ministère de l'Education nationale, et manifeste, par la même, son étonnement et sa stupéfaction face à l'escalade et aux intimidations exercées par les responsables du secteur, et à tous les niveaux, sur les cadres syndicaux de leur organisation et sur les enseignants affiliés au Cnapeste", dénonce, à travers le même document, le bureau national de ce syndicat. L'instruction donnée aux différentes directions de l'éducation, qui concerne le non-versement des primes de rendement largement relayée la veille de la tenue des assemblées générales et des conseils de wilaya qui précèdent la tenue du conseil national, est qualifiée de "chantage, d'intimidation et de surenchère" par le bureau national. Le porte-parole de cette organisation syndicale et membre du bureau national, en l'occurrence Messaoud Boudiba, estime, pour sa part, que "la tutelle est dans l'incapacité de fournir les conditions nécessaires à la corporation pour l'exercice de sa noble mission et d'instaurer, de ce fait, un climat serein". "Bien au contraire, soutient-il, les responsables du ministère de l'Education ont une fausse lecture de la réalité du terrain. Ils pensent, a-t-il affirmé, que le recours aux procédés d'intimidation par, notamment, le blocage des primes ou les retraits sur salaires vont faire fléchir la détermination de la corporation". "Ces agissements ne feront que renforcer la détermination des enseignants à aller au bout de leurs revendications légitimes", promet ce responsable syndical qui met en avant, par la même, "la vision très restreinte de ces mêmes responsables" dans la gestion des conflits sociaux. "Qui pousse au pourrissement ?", s'interroge M. Boudiba qui tient à rappeler la volonté du Cnapeste à apaiser la situation et met en avant la décision prise lors de son conseil des 4 et 5 mars tenu au lycée Frantz-Fanon de Boumerdès et qui a concerné le gel de la grève nationale cyclique de deux jours par semaine. "Les engagements pris par les responsables du ministère de l'Education et transcrits dans le procès-verbal du 4 décembre 2021, signé conjointement avec le Cnapeste, n'ont, à ce jour, pas été respectés, en dépit de délais d'application fermes", déplore ce responsable qui réaffirme, une fois de plus, que face à pareille situation qui perdure depuis novembre 2021 et au mépris de la tutelle, des actions de radicalisation du mouvement de protestation peuvent être envisagées dans les prochains jours. "Nous l'avons clairement dit dans le dernier communiqué et nous ne ferons pas marche arrière", assure M. Boudiba, qui lance un appel à la tutelle pour apaiser les tensions, surtout, dit-il, que les négociations avec le Cnapeste sont toujours d'actualité.