Israël et l'Autorité palestinienne sont parvenus à un accord permettant l'ouverture des frontières de la bande de Gaza, après d'intenses pourparlers à El Qods sous l'égide de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. Cet accord, négocié depuis plusieurs mois, ouvre notamment la voie à la réouverture du terminal de Rafah, point de passage entre la bande de Gaza et l'Egypte et envisage l'organisation de convois de camions et de bus entre l'enclave palestinienne et la Cisjordanie. La secrétaire d'Etat, très proche de Bush, a exercé des pressions sur Sharon, lequel voulait à tout pris, contrôler directement la frontière palestino-égyptienne au motif que c'est une passoire pour Hamas qui la mainmise sur Gaza. Mme Rice s'est même satisfaite de cet accord à l'arraché, l'estimant comme un prélude aux autres chapitres des négociations israélo-palestiniennes sur lesquelles aucun progrès n'avait été réalisé depuis des années et en dépit du retrait israélien de la bande de Gaza, achevé le 12 septembre, après 38 ans d'occupation. Le terminal de Rafah est le seul point de passage terrestre permettant de quitter Gaza sans passer par Israël. L'accord imposé par Washington avec l'appui de l'Onu, de l'UE et de la Russie, ne prévoit pas de présence israélienne au terminal de Rafah, mais un contrôle conjoint israélo-palestinien par vidéo-surveillance, sous-supervision européenne. Mahmoud Abbas avait donné son accord pour ce compromis lors de son entretien avec Mme Rice. Le document américain prévoit en outre la construction d'un port en eau profonde à Gaza et la réouverture à terme de l'aéroport international de Gaza, près de Rafah, très gravement endommagé par l'armée israélienne. L'accord stipule également qu'Israël autorisera l'exportation par les points de passage de Gaza, de tous les produits agricoles palestiniens pour la saison 2005. Bush a obtenu de Sharon la facilitation des mouvements de biens et de personnes entre Gaza et la Cisjordanie, selon le département d'Etat américain dont le porte-parole a précisé que les autorités israéliennes lèveront aussi leurs barrages et check-points en Cisjordanie, “dans la mesure du possible”, afin de faciliter la circulation de la population palestinienne. Ces mesures doivent être mises en place d'ici au 31 décembre. Pour plus tard, des sociétés américaines ont peaufiné un projet autoroutier “sécurisé”, devant établir la continuité géographique entre Gaza à la Cisjordanie. D. Bouatta