Les bilans moral et financier du bureau fédéral de la FAF ont été adoptés, hier, en assemblée générale à une majorité écrasante. Seuls 14 membres ont voté contre (99 pour), ce qui correspond à une victoire certaine du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui, tout en défendant son bilan, a réussi à gagner sa base au moment où les observateurs lui prédisaient plutôt un revers au niveau de l'AG, notamment suite au parcours de la sélection nationale dans les éliminatoires du Mondial et de la CAN 2006. Raouraoua en sort conforté de ce passage délicat de l'AG et réussit une belle prouesse devant ses détracteurs du ministère de la Jeunesse et des Sports qui ont justement misé sur un rôle actif de l'AG pour débusquer un homme devenu trop encombrant. D'ailleurs, tout au long de son discours d'ouverture, Raouraoua n'a pas cessé de critiquer l'absence d'aides conséquentes des pouvoirs publics en ce qui concerne le financement du développement du football. L'orateur a même établi une comparaison ô combien révélatrice sur l'aide de l'Etat au football indiquant que cette aide est parfois quadruplée pour une seule saison chez nos voisins marocains et tunisiens. Raouraoua reconnaît toutefois que la démarche du bureau fédéral, pendant son mandat, n'a pas été un franc succès, soulignant que nul n'est infaillible. “Nous avons certes commis des erreurs et peut-être n'avions-nous pas suffisamment associé l'ensemble des acteurs du football. En fait, nul n'est parfait”, dit-il. Suite à quoi le vote des deux bilans a eu lieu avec le résultat que l'on sait. Un débat s'en est suivi mais les travaux ont vite pris fin comme pour montrer l'excellente préparation qui a précédé cette AG. Cependant, le clou de cette assemblée générale reste la présentation, par les présidents des ligues régionales et des wilayas, d'une motion de soutien à Raouraoua lui demandant de postuler pour un nouveau mandat. Quand on connaît le poids déterminant de ces présidents de ligues et le soutien de la majorité des clubs, il va sans dire que le président actuel de la FAF, Raouraoua, est assuré de se succéder, si jamais il venait à briguer un second mandat. Si les élections avaient été organisées hier, Raouraoua serait sorti vainqueur haut la main, ce qui n'est pas le souhait évidemment de ses détracteurs, à commencer par le ministère de tutelle qui a essuyé, hier, un échec cinglant. À la requête des dirigeants des ligues, Raouraoua a réservé une réponse plutôt favorable. “Je n'écarte pas la possibilité de m'engager pour les prochaines élections de la fédération. Il se pourrait que je sois candidat à un autre mandat”, a-t-il rétorqué devant une assistance totalement acquise et qui a longuement scandé “Raouraoua taânna, taânna !” “Je vais réfléchir et je prendrai une décision définitive d'ici le 30 novembre prochain”, ajoutera-t-il. Raouraoua, qui a déjà déclaré qu'il ne postulera pas pour un second mandat, revoit donc sa décision et laisse planer le doute. En l'absence de candidats, et surtout après le soutien qu'il vient de gagner de la part de l'AG, Raouraoua pourrait être emmené à briguer un nouveau bail. Mais, en attendant, il lui faut le feu vert des pouvoirs publics et le consentement d'un ministère de tutelle de plus en plus récalcitrant. S. B.