La problématique de la mobilisation et de la gestion de l'eau sera au centre des débats lors du congrès africain de l'eau qui se tiendra à Alger en février prochain. Cette conférence sera la dernière halte des experts et Etats africains avant la tenue du congrès mondial de l'eau prévu dans la capitale mexicaine au mois de mars 2006. Une réunion préparatoire aura lieu les 8 et 9 décembre prochain en Namibie et regroupera les ministres africains de l'eau, a indiqué le ministre des ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, lors de l'audience qu'il a accordée à la délégation de l'Association africaine de l'eau présente à Alger. Le ministre, qui a présenté à ses invités la stratégie mise en œuvre par l'Algérie dans le but de diminuer la crise de l'eau et d'améliorer la gestion et la distribution de cette ressource, a qualifié le sommet africain d'Alger de “rencontre importante qui permettra au continent de se préparer au sommet mondial en s'attelant à la confection d'une plate-forme commune” concernant la problématique et les difficultés d'accès à l'eau. Pour le ministre, la crise de l'eau va en s'accentuant à travers le monde car la demande ne cesse de s'accroître alors que les réserves s'amenuisent. Le Plan bleu des Nations unies, commandé pour analyser la situation de l'eau et son évolution en Méditerranée à l'horizon 2025 est, selon M. Sellal, éloquent en la matière puisqu'il y est précisé que les prélèvements sur les réserves sont de plus en plus importants au moment où les précipitations connaissent une diminution continue. En Espagne et en Libye, ces prélèvements sont de l'ordre de 75% et en Algérie et en Espagne, ils sont de 25%. C'est cette situation, qui date déjà depuis plusieurs années, qui a, selon le ministre, amené les pouvoirs publics en Algérie à mettre en place une véritable politique de l'eau, profitant de l'embellie financière procurée par la hausse du prix du pétrole. D'importants chantiers ont, en effet, été lancés dans ce cadre et ont permis de réaliser des ouvrages qui vont contribuer à améliorer la disponibilité de l'eau pour plusieurs années. La stratégie algérienne repose sur quatre axes principaux, à savoir la mobilisation des eaux superficielles, la relance des stations de traitement, une meilleure prise en charge des réseaux de distribution et le recours au dessalement d'eau de mer. Les membres de l'Association africaine de l'eau, qui ont pris la parole, se sont déclarés impressionnés par l'expérience algérienne dans ce domaine. Le ministre a, par ailleurs, assuré les pays africains de la solidarité de l'Algérie, notamment dans les réunions des bailleurs de fonds quand il s'agit de financer des projets de ce type dans les pays africains. Il a, dans le même temps, insisté sur le rôle qui doit revenir à la société civile dans la sensibilisation des populations sur tout ce qui se rapporte à l'économie de l'eau. H. SaIdani