Le nouveau parti fondé par le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, ainsi que le Likoud se préparent activement à la bataille qui va les opposer lors des élections législatives prévues pour le 28 mars. La date officielle du scrutin devrait être fixée mercredi lors d'un vote du Parlement au terme d'un compromis en cours de discussion entre la Chambre et le président Moshé Katzav. Si ce texte est voté, Ariel Sharon disposera d'un délai jusqu'au 8 décembre pour nommer de nouveaux ministres par intérim sans avoir à obtenir l'aval par un vote du Parlement où il ne dispose plus d'une majorité. Sharon pourra ainsi remplacer les ministres travaillistes et ceux du Likoud qui doivent démissionner dans les prochains jours. Le “Parti de la responsabilité nationale” de Sharon, qui a été reconnu comme groupe parlementaire, a recruté son premier transfuge travailliste en la personne du ministre sans portefeuille Haïm Ramon. “Je rejoins le parti du Premier ministre Ariel Sharon”, a annoncé M. Ramon lors d'une conférence de presse en soulignant que cette nouvelle formation, “orientée au centre, reflète l'opinion de la majorité de la population qui rejette aussi bien la droite et la gauche extrémistes”. Sharon dispose ainsi d'une force parlementaire de 15 députés, dont 14 venus du Likoud, notamment les ministres des Finances, Ehud Olmert, de la Sécurité intérieure, Gidéon Ezra, de la Justice, Tzippi Livni, et du Tourisme, Abraham Hirshson. Du côté du Likoud, la course à la succession à M. Sharon bat son plein. Le comité central du Likoud doit se réunir jeudi pour fixer la date des “primaires” destinées à élire le futur chef du parti. Ce scrutin devrait avoir lieu le 19 décembre. Parmi les six candidats en lice, trois partent favoris : Benjamin Netanyahu, ancien ministre des Finances, qui a démissionné en juillet pour protester contre le retrait de la bande de Gaza achevé en septembre, le chef de la diplomatie, Sylvan Shalom, et le ministre de la Défense, Shaoul Mofaz. Shalom a exploité le même filon : “Le Likoud doit de nouveau utiliser deux chevaux de bataille : la sécurité, mais aussi le social qui a été oublié.” Le Likoud recueillait jusqu'à présent le vote de la majorité des classes défavorisées d'origine sépharade (juifs orientaux) en jouant sur la fibre populiste. Mais l'arrivée à la tête du parti travailliste d'Amir Peretz, chef de la centrale syndicale Histadrout, lui-même un sépharade originaire du Maroc, qui joue à fond la carte “sociale”, a contraint les candidats du Likoud à se positionner en priorité sur ce terrain. R. I./Agences