Le ministre indique que l'administration de ces grands ensembles se fera avec la participation de partenaires étrangers spécialisés dans la gestion, la maintenance, le dragage et l'optimisation de ce type d'ouvrages. La réflexion engagée par le ministère des Ressources en eau à propos de la gestion des grands complexes hydrauliques du pays serait sur le point d'aboutir à la mise en place d'un modèle qui s'inspire du groupe Sonatrach. Même si le projet de loi n'est pas encore finalisé, il semble que l'on se dirige droit vers un système de filialisation tel que nous l'a confirmé le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, lors de la visite qu'il a effectuée ce jeudi dans la wilaya de Tiaret pour s'enquérir de l'état de son secteur, en compagnie du wali, M. Brahim Merad. “Grâce maintenant à son statut d'Epic, l'Agence nationale des barrages et des transferts a amélioré sa gestion la rendant plus souple et plus économique. Mais cela n'est pas suffisant pour ce qui est de la gestion des 5 grands barrages et 6 grands transferts du pays qui sont des ouvrages d'envergure”, estime M. Sellal qui précise que deux options se présentaient pour son département. “Soit mettre en place des entités autonomes mais qui seraient toujours liées à l'Anbt, soit opter pour la filialisation”, explique-t-il. Cependant, le ministre ne cache pas son penchant pour l'option de filialisation qui serait, selon lui, “la solution”. Ce qui est pour le moment sûr, c'est que la présentation au gouvernement du projet de loi relatif à mise en place de ce nouveau système de gestion est pour les tout prochains jours. “On le fera incessamment”, annonce le ministre qui note que l'administration de ces grands ensembles se fera avec la participation de partenaires étrangers spécialisés dans la gestion, la maintenance, le dragage et l'optimisation des barrages. M. Sellal a, par ailleurs, rappelé les grands axes de la politique menée par son secteur et qui s'étalera sur cinq années. Selon les prévisions, le montant de l'enveloppe couvrant ce quinquennat avoisinera les 532 milliards de DA, alors que la tranche qui sera consommée durant l'année prochaine est estimée à 110 milliards de DA. Le ministre précise toutefois que ce budget n'est pas fermé puisque l'effort tend à anticiper le lancement de projets prévus pour les prochaines années (2007, 2008 et 2009) si tout est prêt. Cela pour tenter de gagner du temps. C'est donc dans une course contre la montre qu'est engagé le ministère des Ressources en eau pour tenter de rattraper le retard pris depuis plusieurs années en profitant le l'embellie financière du pays. Dans ce cadre, il évoque le projet de construction de trois nouveaux barrages dont l'ouverture des plis est prévue à la fin de décembre prochain, ce qui permettra un démarrage rapide de leur réalisation. Par ailleurs et concernant le taux de remplissage des barrages du pays après les dernières précipitations, M. Sellal indique qu'à l'est et au centre du pays, la situation des barrages dans ces régions est correcte, citant au passage, à titre d'exemple, le cas de Keddara dont les réserves sont estimée à 69% à la fin de l'été. A contrario, les barrages de l'ouest du pays continuent de vivre, comme les années précédentes d'ailleurs, des difficultés, puisque, selon le ministre le taux de remplissage n'a atteint pour le moment que 17 à 18 %. L'exemple du barrage de Gargar est éloquent à ce propos. Cet ouvrage dont la capacité de stockage avoisine les 60 millions de mètres cubes n'a reçu actuellement que 9 millions de mètres cubes. M. Sellal estime, cependant, que “même si cela reste insuffisant, la situation est, d'une manière générale, maîtrisable”. Il affirme même que d'ici l'été prochain, il n'y aura pas de problèmes d'approvisionnement en eau potable. H. S.