La cellule de communication de la Gendarmerie nationale a organisé, hier, une journée d'information sur la violence contre les femmes. Les deux conférencières dont une psychologue ont mis l'accent sur ce phénomène considéré chez nous comme un sujet tabou en donnant les principales causes liées en premier lieu à la tradition religieuse où les inégalités de sexe sont institutionnalisées. Dans la majorité des cas, les violences conjugales sont le résultat de discrimination des pouvoirs entre mari et femme. Le mari croit fermement que la femme doit être “corrigée” et cette dernière, souvent par ignorance, subit la violence comme s'il s'agissait d'une obligation envers l'époux. Les femmes sont violentées par les pères, les frères, les époux et les enfants. Bien que ne reflétant pas la réalité, car beaucoup de femmes battues n'osent pas porter plainte ou même dénoncer les violences subies, les chiffres de la gendarmerie montrent une recrudescence du phénomène durant les cinq dernières années. On notera que la forme de violences prédominantes sont les coups et blessures volontaires avec arme blanche 324 en 2001, 518 en 2002, 569 en 2003, 496 en 2004 et 90 (pour le 1er semestre 2005). Pour cette année, 45 cas (pour la même période) des coups et blessures volontaires contre l'ascendante (mère) ont été enregistrés contre 194 en 2004. De 2001 à juin 2005, 392 cas d'attentat à la pudeur suivi d'agression sur mineure ont été enregistrés. Pour la même période, 149 femmes ont été assassinées, alors que 84 autres ont fait l'objet de tentative de meurtre. De la violence conjugale 187 femmes ont été violentées par leurs maris alors que 110 mères ont été menacées par leurs enfants. Enfin, 1 065 mineures ont fait l'objet d'agressions et d'attentat à la pudeur. Globalement et durant les cinq dernières années, 8 150 femmes (chiffre arrêté à juin 2005) ont subi diverses agressions. ALI FARES