Le sinistre qui a affecté les fellahs lors de la saison écoulée n'est pas près de s'estomper à cause du coût inattendu des semences, suite à la hausse spectaculaire du blé dans le monde. Les fellahs sont désemparés, parce qu'ils manquent de moyens financiers à même de leur permettre d'amorcer la campagne labours-semailles qui, pourtant, s'annonce sous de bons auspices avec l'apparition des généreuses ondées automnales. En effet, comment financer une telle campagne quand le prix des semences atteint un seuil inimaginable ? Le quintal de blé dur à 6 600 DA et celui du blé tendre à 5 500 DA ont de quoi donner le tournis, d'autant que la majorité des fellahs a déjà contracté des crédits, non encore remboursés à cause des très mauvais rendements de la saison écoulée. Cette situation est loin de motiver les agriculteurs à entamer la saison labours-semailles. L'association de wilaya des agriculteurs pour la défense des projets de l'Etat a lancé un appel en ce sens au président de la République pour intercéder en faveur des fellahs, lesquels ne semblent pas adhérer au nouveau dispositif mis en place le 10 août passé, appelé crédit RFIK (accompagnateur en arabe littérale). Ce même dispositif préconise le préfinancement de la campagne agricole (2008/2009). L'association précitée considère que ce dispositif est incompatible avec le créneau des agriculteurs, conséquemment aux conditions exigées par les banques (BADR et BNA). Le président de l'association, A.Sola, lance un SOS au premier responsable du pays pour intervenir afin de lever les contraintes dont sont victimes les agriculteurs. Le souhait de ces derniers est grand pour que de nouvelles orientations politiques agricoles soient émises afin que la campagne s'amorce sous l'égide de la Chambre d'agriculture, comme par le passé. Par ailleurs, les fellahs attendent que d'autres mesures soient prises en faveur de ceux qui ont bénéficié d'un préfinancement lors de la précédente campagne, laquelle a été caractérisée par la sécheresse. Aussi, demandent-ils, le rééchelonnement de la dette contractée durant cette période. Pour rappel, la wilaya d'Oum El Bouaghi, qui compte parmi les wilayas céréalières du pays, a été lourdement touchée par la sécheresse, d'où un rendement très en deçà de la moyenne. Un rendement qui n'a pas dépassé les 5 q à l'hectare, ce qui ne permet pas aux fellahs de rentrer dans les frais occasionnés par la campagne labours-semailles et celle de moissons-battages. Avec ses 361 688 ha de S.A.U (superficie agricole utile), la wilaya pourra jouer un rôle de premier plan dans le secteur, pour peu que d'autres facilités soient accordées aux fellahs, ceux qui ont à cœur le travail de la terre et qui le prouvent par le sérieux et le rendement.