Ces derniers jours, les pécheurs, et pratiquement l'ensemble des armateurs de la wilaya de Mostaganem, pratiquent de manière illégale, irrégulière et intensive la pêche au poulpe, un phénomène qui s'est généralisé. Des centaines de parpaings de 20 et de 15 cm d'épaisseur sont plongés au large dans la mer, à quelques dizaines de mètres. Des bouées rattachées à ces matériaux de construction détournés de leur utilisation initiale flottent à la surface pour servir de repères. Selon les pêcheurs versés dans ce créneau, les parpaings attirent le céphalopode. Une fois à l'intérieur, il ne peut en aucun cas sortir. Les poulpes sont cédés sur place à des marins qui les achètent entre 300 et 400 DA le kilo. Selon nos informations, ceux-ci à leur tour acheminent la marchandise vers Oran à bord de véhicules et parfois même vers des unités de pêche pour une transaction avec les Espagnols, dit-on. Selon les informations requises sur place, le poulpe est utilisé par les Ibériques dans la fabrication de produits pharmaceutiques, notamment le fil chirurgical, etc. Par ailleurs, au port de pêche de Sidi Lakhdar, les propriétaires de bateaux de pêche se sont plaints du nombre de bouées servant de repères. Ils interpellent ainsi les services concernés pour intervenir et mettre un terme à ce marasme et à ce genre de pêche non conventionnelle. Le poulpe est un céphalopode carnivore qui se nourrit de poissons. Sa tête est entourée de bras (tentacules) munis de ventouses. Pour échapper aux prédateurs, il propulse une encre noire appelée “sépia” qui forme dans l'eau un nuage sombre le dissimulant à ses poursuivants. MEJADJI M.