Rachid Bouabdellah, président de l'Observatoire des sports, qui devait normalement postuler pour la présidence de la FAF, est visiblement déçu de ne pas prendre part au prochain scrutin fafien. Pendant le week-end dernier, il n'a pas caché son souhait de voir les élections reportées par le MJS pour pouvoir être dans la course, ce qui est tout à fait juste, même si l'on se demande pourquoi il n'a pas tout simplement déposé son dossier de candidature auprès de la commission présidée par Saïd Amara, dans les délais impartis. Pour ce faire, Bouabdellah n'a pas trouvé mieux que de conseiller à Chaâbane Abdelkader, seul candidat aux élections, de se retirer pour permettre justement ce report. Ce dernier ne l'a pas entendu de cette oreille et a répondu à Bouabdellah qu'il ne se désisterait pas. Puis, le ton monta entre les deux hommes et Bouabdellah a même confié à Chaâbane que s'il était élu à la FAF, il sera privé du soutien des pouvoirs publics et des subventions, donc du MJS. Un élément d'information, du reste décisif, surtout quand on sait la position récalcitrante de la tutelle vis-à-vis des élections de la FAF. Pour rappel, dans notre édition d'hier nous avons déjà révélé que Chaâbane a reçu jeudi la visite d'un haut responsable du MJS, lui demandant de se retirer des élections. La candidature surprise de Chaâbane est remise en cause aussi par des parties agissantes au sein de l'assemblée générale, qui soutiennent que Chaâbane a déjà montré ses limites, depuis son passage à la Commission centrale de l'arbitrage (CCA). Cette opposition lui reproche aussi le fait qu'il occupe déjà le poste de maire dans la région de Biskra, ce qui pourrait l'empêcher d'accomplir convenablement sa tâche à la tête de la FAF. Le paramètre de cumul de fonctions jouerait donc en sa défaveur. Le fait de ne pas avoir le soutien des pouvoirs publics aussi. L'on imagine mal le développement du football sans l'apport financier de l'état. Que faire alors au moment où la FIFA scrute le moindre mouvement du côté de l'Algérie ? Pourtant, il devrait bien y avoir une solution pour sauver notre football, le mettre entre de bonnes mains et, surtout, éviter le clash avec la FIFA. Cette solution est entre les mains des pouvoirs publics. Il appartient à eux de débloquer la situation d'impasse. À la place d'un décret, annonciateur d'une “marginalisation meurtrière” de la FIFA, le football algérien aurait mérité tout simplement un plan de reformes concret. S. B.