Un haut responsable du ministère israélien de la Défense a affirmé hier que l'Etat hébreu n'excluait pas une action militaire contre l'Iran si ce pays poursuivait sa politique visant à mettre au point des armes nucléaires. Le porte-parole de la diplomatie iranienne Hamid Reza Assefi a exprimé hier sa surprise face aux réactions qui ont suivi les propos du président Mahmoud Ahmadinejad sur Israël. “Je suis surpris par les réactions à ces commentaires. Les déclarations du président étaient claires : si les Européens ont mal traité les juifs, il faut qu'ils paient eux-mêmes une compensation, sans en faire porter le coût à la région”, a déclaré le haut fonctionnaire iranien. “Il n'y avait rien de nouveau, nous l'avons déjà dit par le passé”, a dit M. Assefi, avant d'ajouter : “Les Européens essaient de détourner le sujet et saboter le véritable message du président”. Selon lui, M. Ahmadinejad a juste fourni “l'expression de deux théories sur l'holocauste, mais pas une acceptation ou un rejet”, tout en précisant que “les musulmans n'approuvent pas le génocide mais sont surpris par le silence quand le régime sioniste menace de guerre des pays”. Revenant sur cette tonitruante sortie médiatique du chef de l'Etat iranien, Israël envisagerait maintenant de recourir à une action militaire contre Téhéran, si jamais le régime des mollahs persistait dans sa politique visant à acquérir des armes nucléaires. Le haut responsable israélien a cependant démenti les informations parues dans le Sunday Times et selon lesquelles le Premier ministre Ariel Sharon envisagerait d'attaquer l'Iran en mars. Par ailleurs, Amos Gilad, conseiller d'Ariel Sharon, a confirmé hier cette option de façon plus modérée en affirmant : “Maintenant, la situation requiert qu'on se concentre sur les questions internationales pour protéger la paix mondiale.” Il a précisé également : “Mais il n'est pas correct de dire qu'un pays qui est menacé devrait assurer qu'il n'envisagera jamais une option différente.” Ces déclarations viennent corroborer celles du ministre israélien Sylvan Shalom qui a estimé qu'“Israël ne peut pas vivre dans une situation où l'Iran aurait la bombe atomique”. Ceci étant, l'ayatollah Ali Khamenei, chef suprême de la République islamique d'Iran, a apporté samedi son soutien au président Mahmoud Ahmadinejad. “La sensibilité inhabituelle des sionistes et de leurs soutiens américains vis à vis de l'attitude de l'Iran envers l'Etat sioniste révèle leur faiblesse accrue et leur crainte du niveau d'attention accordé par les nations islamiques à la question palestinienne”, a déclaré le guide suprême de la révolution islamique, à la radio officielle iranienne. La télévision officielle a rapporté que le guide suprême avait demandé que la communauté internationale se prononce sur le statut d'Israël et des territoires palestiniens, une suggestion déjà soulevée par d'autres responsables iraniens. K. ABDELKAMEL