Force politique dominante en Israël des trois dernières décennies, le Likoud qu'Ariel Sharon a quitté pour créer Kadima, une nouvelle formation de centre droite en vue des élections de mars, est en chute libre et risque d'être ravalé au rang de troisième parti du pays. Conduit par Ariel Sharon aux législatives de janvier 2003, il avait raflé 40 sièges, soit le tiers des sièges de la Knesset. La lutte pour sa succession à la tête du parti et les désertions de ceux qui choisissent de rallier Sharon ont accru la division et le désarroi au sein du grand parti de la droite israélienne. La volte-face soudaine du ministre de la Défense Shaoul Mofaz, hier encore prétendant à la succession de M. Sharon à la tête du Likoud, dont la radio militaire a annoncé dimanche le ralliement au Kadima de M. Sharon, est un nouveau coup dur pour le Likoud. Elle survient, en effet, après celle du ministre sans portefeuille Tzahi Hanegbi qui assurait l'intérim de la direction du parti en tant que président de son comité central, et illustre l'état de déliquescence au Likoud. M. Mofaz est donc le septième ministre du Likoud à rallier Kadima. Sa défection laisse l'ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre des Affaires étrangères Sylvan Shalom comme les seuls prétendants sérieux à la direction du Likoud lors de ses primaires le 19 décembre. R. I./Agences