À l'instar des autres régions de Kabylie, la production oléicole connaît une forte baisse à Yakouren cette année. Plusieurs facteurs ont contribué à cette régression : ni l'hiver ni l'été n'ont, en effet, épargné cet arbre au produit aux mille remèdes. Caractérisée par des intempéries de neige inégalées, qui ont atteint, faut-il le rappeler, jusqu'à 3 m de hauteur dans certaines bourgades, la période hivernale précédente a dévasté plusieurs champs d'oliviers. En effet, quand la neige s'entasse petit à petit sur les branches, ces dernières, ne pouvant plus supporter ce poids élevé, se détachent les unes après les autres. Et lorsque nos “malheureux” oliviers sont délestés de leurs branches, ils ne peuvent continuer d'exister. Les pertes ont été colossales. Et comme si un malheur ne suffit pas, un autre malheur a frappé ces végétaux, à savoir les feux de forêt, qui ont commencé très tôt cette saison. Pas moins de 10 ha d'oliviers ont été ravagés par les incendies dans cette localité. Un bilan catastrophique qui a causé de graves préjudices à la production oléicole. Malgré cela, les paysans ont entamé la cueillette d'olives en s'attachant à la traditionnelle période de ramassage de ce fruit noir, eux qui savent bien que la récolte est mauvaise. En les voyant se diriger vers les champs tout en chantant et en bavardant le long du chemin pour oublier vite la maigre récolte, car un autre climat de joie s'installe dans les esprits de ces gens aux “grands cœurs”. Certes, “une 404 bâchée et le tracteur agricole” ont remplacé le dos d'âne, mais les méthodes de la cueillette sont toujours traditionnelles, où tout se fait avec les mains robustes de ces riverains. Ce qui est à signaler, c'est le nombre important d'accidents qui survient durant cette période. Plusieurs cas ont été enregistrés au niveau de l'hôpital d'Azazga, tomber d'un olivier et avoir la jambe et/ou la main cassée n'est toujours pas agréable pour quelqu'un qui est habitué aux activités physiques et aux travaux manuels. Enfin, si certains pays comme les Etats-Unis et l'Espagne se classaient devant l'Algérie dans la production oléicole, c'est logique, vu les moyens matériels et humains utilisés. Mais que l'Algérie se classe derrière des pays tels que le Maroc, la Turquie, c'est déraisonnable, vu les capacités qu'elle possède dans ce domaine (terres vastes agricoles, climat favorable, compétences techniques). De ce fait, il faut d'ores et déjà penser à de nouvelles plantations et à l'extension des surfaces existantes et ce, dans le but de satisfaire la demande locale et pourquoi pas exporter, et faire de ce produit une richesse nationale hors hydrocarbures ? Hacène Aouidad