Nombreux sont les villages de la région de Kabylie, jadis réputés pour leur richesse en oliveraies, qui n'ont pas été très satisfaits de la récolte de cette année. Elle était en deçà des attentes et est synonyme d'augmentation du prix de l'huile d'olive. La campagne oléicole, qui a débuté au début du mois d'octobre dernier à Aït Yahia Moussa, dans la daïra de Draâ El Mizan, a pris fin la semaine dernière. Contrairement aux années précédentes, le gaulage et le ramassage des olives n'ont pas duré longtemps. Les oléiculteurs sont déçus par leur faible rendement. Selon certains, cette récolte insuffisante est due à deux facteurs essentiels. Tout d'abord, ils nous ont signalé que leurs oliveraies étaient entièrement détruites par les neiges de l'an dernier. Interrogé à ce sujet, l'un d'eux nous dira qu'au “lendemain de ces fortes intempéries, nous avons déclaré le nombre de nos oliviers ravagés mais cela est resté au stade de déclarations. Car, on a appris par la suite que seuls ceux qui ont souscrit un contrat d'assurance pouvaient prétendre à un remboursement. Chez nous, cette tradition n'est pas encore bien ancrée”. Effectivement, personne n'a été indemnisé, comme ce fut le cas pour la sécheresse d'il y a quelques années. Ne faudrait-il pas songer au moyen de sensibiliser ces paysans qui ne connaissent rien à ce propos ? Pour un autre, le deuxième facteur est celui des incendies. Un citoyen de Tafoughalt nous a déclaré : “Au sein de notre village, la plupart des oliviers ont été ravagés par le feu. Je peux vous dire qu'aujourd'hui il ne reste pas le tiers de cette ressource. Il faut que l'Etat trouve un moyen pour venir en aide à ces paysans qui n'ont rien que ces oliviers pour survivre.” En tout cas, l'huile coûtera beaucoup plus cher, cette année. D'ailleurs, son prix est passé de 150 à 300 DA le litre. Il y a même des personnes qui pensent que ce produit au mille remèdes pourrait, lui aussi, subir une contre-façon, car on dit qu'il est mélangé à l'huile de table. De leur côté, quelques propriétaires ont carrément fermé par manque de clients. Certaines huileries appliquent d'autres tarifs pour la mouture des olives sous prétexte que leur activité ne couvrirait pas les charges qu'ils devraient verser. Etant une commune rurale avec un relief montagneux et escarpé, il est attendu des pouvoirs publics, notamment ceux du département de l'agriculture, de déployer des efforts nécessaires par le biais des dispositifs mis en place, afin de venir en aide à ces cultivateurs en vue de reconstituer toutes ces oliveraies ravagées. Cette année, nombreux sont les ménages qui s'abstiendraient à consommer ce produit à volonté en raison de son manque et de sa cherté. O. GHILÈS