Ils tentent de survivre depuis 1990 dans des baraques censées être un logis temporaire avant leur déménagement dans de véritables maisons. Les 46 locataires de l'ex-base vie, sorte de bidonville situé près du Technicum, n'arrêtent pas d'exprimer leur ras-le-bol et leur détresse, ne sachant plus à quelle autorité se vouer. Ayant fait l'objet en 1990 d'un recasement provisoire, leur calvaire s'éternise. Les différentes assemblées communales qui se sont succédé ont toutes été dans l'incapacité de résoudre ce problème. Le chef de daïra, vu le transfert des prérogatives lui conférant le pouvoir de gestion des logements sociaux, s'est engagé à prendre en charge les revendications de ces citoyens en leur accordant des décisions provisoires d'attribution de logement social à Tirmitine. Ces logements sont en cours de finition, mais les travaux sont à l'arrêt à ce jour. En effet, le site fait l'objet d'un litige entre, d'une part, les Domaines qui l'ont intégré dans leur patrimoine, car situé, disent-ils dans le périmètre urbain, et d'autre part, des propriétaires fort d'un arrêté de restitution. Un plan de lotissement portant morcellement en 46 lots a été entamé dont l'étude a été finalisée. Une demande de transfert de propriété des Domaines vers l'APC a été engagée par l'ancienne Assemblée populaire auprès de la direction des Domaines de Tizi Ouzou en mai 2005. À ce jour aucune suite n'a été donnée. Les propriétaires entendent ne pas s'opposer à cette opération dès lors que ces lots reviennent à des citoyens nécessiteux et consentent à céder l'assiette au profit exclusif de ces résidents. Enfin, la daïra, vu l'inexistence de logements sociaux — nos interlocuteurs soutiennent qu'aucun logement social n'a été réceptionné depuis 2000 (et les 71 existants ont été tous squattés) —, propose un choix aux locataires d'opter soit pour l'attribution d'un logement social à Tirmitine, soit à rester sur place. Dans ce cas, une aide, évaluée à 50 millions de centimes, sera octroyée à chaque résident. Seules 8 personnes ont émis le vœu pour l'attribution d'un logement social. Les 46 lots sont maintenus. Pour le moment, signalent les représentants des locataires de ces habitats précaires, c'est le statu quo et leurs souffrances perdurent. Les conditions de vie qu'ils décrivent sont lamentables. Leurs baraques sont faites en amiante qui les expose à un danger pernicieux. Ils ne disposent ni d'eau ni d'électricité et l'assainissement est à ciel ouvert. Leurs enfants souffrent souvent de maladies chroniques. En hiver, c'est encore pire, racontent-ils. Le froid, la boue et les inondations répétées les plongent dans le désespoir. Ajoutons que l'image de ce site est hideuse et enlaidit tout l'environnement. Et cela dure depuis quinze ans. Kaci B.