La ville de Hassi Messaoud est bel et bien en voie de disparition. Les autorités locales le confirment et annoncent, pour leur part, consacrer la quasi-totalité du budget de la municipalité pour donner naissance à une ville de rechange. Hassi Messaoud II viendra remplacer l'ancienne ville et offrir pas moins de 15 000 logements avec tous les équipements y afférents. C'est du moins la préoccupation majeure de la municipalité actuelle, qui s'atelle à mettre en œuvre les mesures décidées par le gouvernement à propos de cette ville érigée sur un champ pétrolier. C'est donc à 70 km au nord-ouest de l'actuelle ville et à 10 km du carrefour reliant les villes de Touggourt, Ouargla et Hassi Messaoud que s'est porté le choix pour offrir un meilleur cadre de vie et surtout sans danger aux 80 000 personnes censées occuper les lieux. La proximité de la route nationale n°3, le passage d'une ligne de haute tension, l'existence de périmètres agricoles pouvant être mis en valeur et servir de brise-vent et créateur de microclimat, ainsi que la morphologie du terrain ont servi de critères de sélection de cet espace de 500 ha. La nouvelle ville devra, en plus des populations, accueillir des directions régionales et des entreprises pétrolières, des banques et des services de soutien non nuisibles à l'activité des hydrocarbures et compatibles avec l'habitat. Hassi Messaoud II devra abriter aussi les bases de vie des entreprises et sera dotée d'un nouvel aéroport. Il n'est plus question de refaire les mêmes erreurs du passé et donner lieu à un chevauchement du tissu urbain et industriel. Les populations se retrouvent ainsi dans l'obligation d'aller habiter dans un centre de transit avant de rejoindre définitivement leurs nouvelles demeures. Il s'agit de l'installation d'environ 545 chalets sur un terrain de 20 ha qui nécessitera, inéluctablement, des infrastructures d'accompagnement (écoles, centre de soins, mosquée, terrain de jeux, etc.) Nabila S.