Tous les ingrédients étaient réunis pour réussir l'événement. Un public en or ne dépassant pas les 20 ans, une brochette de groupes, la crème du rock algérien. Les problèmes techniques et organisationnels ont failli gâcher la fête. Annoncé à 10h, puis à 13h, le coup d'envoi ne sera donné qu'aux environs de 14h30. La salle est pleine. Surtout des filles. Après les présentations d'usage de l'animateur, c'est à Taos, la chanteuse vedette de la défunte émission “Famila”, qu'échoit l'honneur de monter sur scène pour donner le ton. Pas pour longtemps. Tawenza (c'est son nom artistique) devait se produire en play-back. La machine est “grippée”. Les sons sortent dans le désordre. Un véritable charivari. Il n'en fallait pas plus pour faire sortir de ses gonds la charmante Taos. Dépitée, elle s'excuse et quitte les planches. Le public piaffe d'impatience pour voir la suite. Suppliée par les organisateurs, elle revient au micro, mais toujours fâchée. “Rien que pour vous”, lance-t-elle à l'assistance. Déconcentrée par le mauvais tour du play-back, Tawenza s'est résolue à opter pour le live et interprète “Thametuth bemdjahed de Takfarinas. Une chanson triste évoquant la misère d'une veuve de chahid. Invitée à promouvoir son nouvel album, elle se contentera de reprendre ce morceau. Le public a compris la frustration de Taos. En guise de réconfort, elle a eu droit à un tonnerre d'applaudissements. La deuxième partie du concert a été assurée par le groupe Africa. Après un instrumental, Rachid, un compagnon de fortune de la troupe, laissera libre cours à ses cordes vocales. Il est brillamment accompagné par l'orchestre. Des titres présentés en langue arabe, on a retenu Leili twil (ma nuit est longue) et Ya mraya (ô miroir !). Selon le programme, Imnayen, Mosaïk et Ithrène devaient monter sur scène juste après. Annoncé pour mardi dernier, Ali Amran, qui vit à Paris, est attendu finalement pour vendredi. Dans la tendance rock et heavy metal, D'zaïr, Djezma et Uranum ont présenté leur spectacle mercredi. Les fans du hard rock ont eu Waghzen, Darkwish et Carnavage. Le groupe Ithrène (les étoiles) de Batna devait clôturer ces journées en compagnie du revenant Ali Amran. Première manifestation du genre en Kabylie, le concept Tizi Rock entre dans le cadre du projet Ehan (une boîte privée). Il développe un programme musical inédit qui se traduit par un voyage musical à travers le rock interprété par les meilleurs groupes algériens du moment à travers un ensemble de succession d'évènements artistiques où chaque programme représente une étape musicale bien distincte, explique Rachid Doufène, un des organisateurs de ce festival. Cette louable initiative est également l'œuvre de la direction de la culture et de la dynamique association Si Muh u M'hand que préside M. Ould Ali El Hadi. A. T.