L'Institut national de la formation professionnelle (INFP), sis au chemin de Hydra (Alger), a abrité, hier, les travaux du conseil régional centre du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). À l'ordre du jour de la rencontre, qui s'achèvera ce matin, figurent la réforme du système de santé, le statut particulier du praticien et la formation médicale. Lors de notre entrevue, le président du conseil régional, Mohamed Messaoui, a clairement dénoncé la démarche adoptée par la tutelle, qui se réfère à la loi sanitaire et aux réformes du secteur. “Le ministre de la Santé a parlé récemment d'une quatrième mouture de la loi sanitaire. Or, nous n'avons jamais été associés, en tant que partenaire social, à cette loi, que ce soit en termes de réflexion ou d'élaboration”, a indiqué le responsable syndical, avant d'ajouter : “Apparemment, le ministre veut changer les lois sans notre avis.” Le docteur Messaoui a néanmoins donné son point de vue sur le contenu de la loi sanitaire, appelée à encadrer juridiquement les réformes du système sanitaire. “L'intérêt pour nous, c'est la prise en charge du malade. Mais en tant que syndicat, nous devons aussi défendre les intérêts du praticien, car la santé publique risque d'être privatisée”, a-t-il soutenu, en reprochant à l'Etat et à ses représentants de privilégier les non-dits et les confusions. Concernant les réformes qui toucheront le secteur, le président du conseil a révélé que la rencontre des 29 et 30 janvier “sortira avec une résolution et une position claire”. Donnant son avis personnel sur la question, ce responsable a souligné que les réformes vont ouvrir la voie “aux compressions, à la privatisation et à la dépermanisation”. Il s'est également interrogé sur le pourquoi de la mention “activités rentables” dans un secteur où prime la “pratique médicale”. Un autre membre du bureau national du syndicat, en l'occurrence M. Besbès, a défendu “la réhabilitation” du praticien, estimant que le décret 106-91 est “dépassé par les événements”. “Le praticien et les personnels de la santé publique en général doivent être réhabilités afin qu'ils puissent appliquer les réformes qu'ils revendiquent d'ailleurs”, a-t-il dit. M. Besbès a refusé de cautionner des réformes “les yeux fermés”, qui “se font sans nous”, précisant plus loin : “Nous sommes victimes d'un système de santé qui ne répond ni aux exigences politiques ni aux exigences sociales et économiques du pays”. Ce syndicaliste a tenu à clarifier les choses. “Nous sommes des précurseurs de ces réformes. Mais celles-ci doivent se faire avec nous, d'autant que notre syndicat est représentatif”, a-t-il relevé. Ce qu'il y a lieu de retenir, c'est que le SNPSP se réunira, pour la troisième fois, avec les autres syndicats “autonomes” du secteur de la santé. “L'intersyndicale arrêtera éventuellement des actions, le dimanche 2 février, après connaissance des travaux du Conseil des ministres”, nous a confié Mohamed Messaoui, hier, à l'INFP. H. A.