Au-delà de ce jeu politicien, il faut souligner encore une fois de plus les risques d'instabilité qui planent sur le secteur de l'éducation à cause d'une absence avérée d'un vrai dialogue entre l'administration et les salariés, dont les chefs d'établissement scolaire. La réaction de l'UGTA aux propos du ministre de l'éducation, qui sommait, dimanche, les directeurs des établissements scolaires de choisir entre leur poste de responsabilité ou l'engagement syndical ne s'est pas fait attendre. Il est vrai que Benbouzid, dont on comprend, par ailleurs, parfaitement le souci de la sérénité dans le secteur, a péché par méconnaissance de la loi, laquelle, faut-il le rappeler, permet à tout travailleur dûment déclaré d'être syndiqué. En fait, en rebondissant avec une telle célérité, la Centrale syndicale, soumise à la pression du syndicat autonome, cherche à se donner l'image du défenseur patenté des intérêts des travailleurs, qui sait néanmoins mettre en sourdine ses revendications lorsque le climat politique ne le permet pas. Comme c'est le cas aujourd'hui, où l'on est censé être dans une trêve des confiseurs. Mais au-delà de ce jeu politicien, où chacune des parties tente de prendre le dessus sur l'autre sur fond de lutte de clans, il faut souligner encore une fois de plus les risques d'instabilité qui planent sur le secteur de l'éducation à cause précisément d'une absence avérée d'un vrai dialogue entre l'administration et les salariés, dont les chefs d'établissement scolaire. Si le ministre a le devoir absolu d'être à l'écoute des syndicalistes, toutes tendances confondues, ces derniers doivent aussi faire preuve de responsabilité et comprendre que la question du statut particulier, mère de toutes les revendications, n'est pas du ressort de Benbouzid. C'est un dossier plus global qui s'inscrit dans le cadre d'une révision générale du statut de la fonction publique. Mais en attendant cette révision, que chacune des parties sache faire la part des choses de façon à éviter aux élèves d'être des victimes impuissantes ! S. T.