L'ex-dictateur Augusto Pinochet s'est fait servir une nouvelle rebuffade par la Cour suprême du Chili. Les juges ont rejeté l'appel déposé par ses avocats qui exigeaient l'abandon des poursuites à son encontre concernant son rôle dans la disparition d'opposants politiques de gauche dans les années 1970. La cour n'a pas retenu l'argument de la défense selon lequel le général Pinochet était inapte à subir son procès en raison de son état de santé, notamment de la démence légère qui lui a été diagnostiquée. L'ex-dictateur est en résidence surveillée depuis le 24 novembre dernier, moment de son inculpation pour la disparition de six opposants politiques dans le cadre de l'opération “Colombo”. Le général Pinochet est sous le coup de plusieurs autres inculpations pour cette opération menée en 1975 et durant laquelle disparurent 119 opposants à son régime. L'ex-dictateur est également poursuivi pour une multitude d'affaires de violations des droits de la personne et pour évasion fiscale par le biais de comptes bancaires à l'étranger. Pourtant, Pinochet avait pris le soin de faire adopter une loi amnistiante. Mais, l'histoire, qui ne saurait être amnésique, l'a rattrapé. Une autre gifle cinglante : le Chili va élire une femme à sa tête, une socialiste dont le père est un général qui avait été torturé et assassiné par Pinochet en 1973, lors d'un coup d'Etat sanglant. Pinochet est resté à la tête du Chili pendant près de 17 ans. D. B.