Même les démentis apportés par les autorités en réaction aux écrits parus dans certains organes de presse étrangère, notamment marocains, n'avaient pas réussi à dissiper les inquiétudes et les rumeurs sur l'évolution de l'état de santé du Président. L'année qui s'écoule a inévitablement été marquée par l'hospitalisation-surprise du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Les Algériens se souviendront longtemps de ces semaines de flottement qui s'est emparé des plus hautes structures de l'Etat et qui a provoqué, par la mauvaise gestion de cette hospitalisation du premier magistrat du pays sur le plan de la communication officielle, une inquiétude généralisée. D'aucuns exprimaient leur crainte de voir le pays plongé encore une fois dans une autre période d'instabilité institutionnelle avec toutes les conséquences que cela suppose sur les plans politique, économique et social. L'hospitalisation de M. Bouteflika à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris a, en effet, été marquée, tant du côté français qu'algérien, par un secret quasi total, propice aux rumeurs les plus alarmistes. À cela est venu s'ajouter le laconisme des autorités dans la diffusion des informations relatives à l'évolution de la santé du Président qui n'a contribué qu'à alimenter interrogations et rumeurs au fur et à mesure que se prolongeait l'hospitalisation, d'autant qu'aucune image de M. Bouteflika n'était apparue. Il a donc fallu trois longues semaines pour voir le Président apparaître à la télévision et rassurer un tant soit peu l'opinion publique. Mais il faut dire que les images du chef de l'Etat, qui était accompagné du Pr Zitouni, ont eu le mérite de mettre fin à toutes ces rumeurs qui ont mis le pays en stand by. “Le peuple algérien n'a pas du tout à être inquiet”, a rassuré d'emblée le président Bouteflika, filmé dans une résidence de la région parisienne, où il allait continuer sa convalescence. Le professeur Zitouni avait pour sa part déclaré que M. Bouteflika “est pratiquement complètement guéri” et a réitéré que son hospitalisation avait été motivée par “un ulcère hémorragique au niveau de l'estomac qui nécessitait une intervention chirurgicale”. Il est à relever que ni les communiqués officiels rendus publics ni les sorties médiatiques des responsables de l'Etat et des chefs de l'alliance présidentielle n'ont réussi à infléchir l'inquiétude des Algériens comme l'ont fait les images du Président, même si celui-ci a paru un peu fatigué et éprouvé par son hospitalisation. Egalement les nombreux démentis rendus publics par les autorités en réaction aux écrits parus dans certains organes de presse étrangère, notamment marocains, n'avaient pas réussi à dissiper les inquiétudes et les rumeurs sur l'état de santé du Président. Le 15 décembre dernier, c'est le Chef du gouvernement lui-même, Ahmed Ouyahia, qui avait été contraint de répliquer aux informations mensongères et tendancieuses de journaux français et marocains. “La sortie du Président (...) de l'hôpital du Val-de-Grâce interviendra dans quelques jours. Sa convalescence se déroule de manière parfaite”, avait assuré le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, cité par l'APS. “L'absence, à ce jour, d'un communiqué médical (depuis celui émis le lundi 4 décembre) est tout à fait normale, ce même communiqué contenait l'ensemble des indications appropriées et avait, de surcroît, précisé que le chef de l'Etat suit la phase de convalescence prescrite par ses médecins”, avait encore souligné le Premier ministre. D'autres interventions, notamment du ministre d'Etat et représentant personnel du président de la République, M. Abdelaziz Belkhadem, avaient été enregistrées à ce propos. Mais, la rumeur enflait de plus en plus au point où l'opinion commençait à penser au pire. Puis, vinrent les images de la télévision, preuve à l'appui, qui ont mis un terme à ces semaines de folles spéculations. Hamid SaIdani