Les autorités locales sont sommées de remettre ce bien exploité par l'entreprise Tufeal aux chômeurs de la localité, faute de quoi, ils assiégeraient les lieux. À M'kira, la population est en ébullition ces derniers jours. C'est le gisement de tuf, dit Bouitta, qui est à l'origine de cette tension. Mercredi dernier, un groupe de citoyens a renouvelé, à l'adresse du P/APC de la localité, une doléance dans laquelle la population a réitéré sa demande de récupérer le gisement exploité par la société Tufeal. “C'est la seule ressource dont dispose notre commune. Il est inadmissible de voir quotidiennement des camions chargés de tuf prendre toutes les directions du pays, sans que la population ne soutire aucun bénéfice. Même les jeunes de M'kira ne sont pas recrutés. Il faut que l'Apc récupère cette richesse”, nous a déclaré un membre du groupe à sa sortie de l'APC. Le P/APC, nouvellement installé, a dialogué avec les contestataires leur remettant une réponse de l'Agence nationale du patrimoine minier. Dans ce document dont nous disposons d'une copie, il est écrit notamment qu'“en réponse à votre demande d'authentification d'autorisation d'exploitation pour la Sarl Tufeal, j'ai l'honneur de vous informer que la société Tufeal est titulaire d'une autorisation délivrée en date du 15 janvier 2005 et ce, pour une période de dix ans, par le ministère de l'Energie et des Mines”. Cette correspondance a fait réagir les contestataires. “Le tuf de M'kira est une richesse locale. Ce sont les pauvres M'kiris, les héritiers du colonel Ali Mellah, qui vont en tirer profit. Le taux de chômage, chez nous, dépasse l'entendement. Aucune petite entreprise n'a été lancée dans cette commune entièrement déshéritée”, a ajouté un autre membre du groupe désigné par la population. Une semaine de délai a été donnée aux autorités locales afin de répondre à la revendication des citoyens. “D'ici mercredi prochain (4 janvier 2006, ndlr), si ce gisement ne sera pas récupéré, toute la population assiégerait les lieux. Nous insistons sur la gravité de la situation. Que les pouvoirs publics prennent leur responsabilité. Des sit-in sont également prévus même devant le siège de la wilaya”, nous a signalé le porte-parole de la délégation, reçue par le président d'APC. En tout cas, cette doléance ne date pas d'hier. Tout au long de la campagne électorale, ce sujet était à maintes fois évoqué, aussi bien par les candidats entrés en lice que par les citoyens. Y aura-t-il un compromis ? La réponse sera connue dans quelques jours. O. Ghilès