Le premier conseil d'association UE-Algérie se tiendra en marge du conseil “affaires générales et relations extérieures” les 20 et 21 mars prochain à Bruxelles, a annoncé la nouvelle présidence en exercice de l'UE (Autriche). Six mois après l'entrée en vigueur de l'accord d'association Algérie-UE en septembre dernier, ce premier conseil devrait, selon les usages en vigueur, regrouper les ministres des Affaires étrangères des 25 et de l'Algérie. Le premier conseil a habituellement un caractère “plus solennel” et doit, en vertu de l'accord d'association, installer les comités thématiques qui couvrent tous les domaines de coopération. Le conseil d'association, prévu par l'accord du même nom, adoptera un règlement intérieur et négociera les priorités et un calendrier des actions à entreprendre dans le cadre de ces comités. La tenue de cette session, dans un délai relativement court, est en elle-même importante, car elle permettra de mettre en place de façon négociée ces comités (politique, économie, investissement, douanes, etc.) sectoriels qui constituent les leviers de suivi des accords d'association. L'Algérie, rappelle-t-on, avait appelé de ses voeux la réunion de ce conseil dès la présidence britannique (juin-décembre 2005), mais en raison du calendrier très chargé de la présidence sortante, cette première session a été reportée à 2006. Pour ne pas laisser de “blanc” dans la coopération contractuelle avec l'UE, la partie algérienne a soumis des propositions alternatives visant à mettre sur pied six “groupes de travail” thématiques dotés d'un mandat et d'un programme sectoriel précis, en attendant la mise en place des comités réglementaires. Ces six groupes qui couvraient des domaines aussi divers que l'agriculture, la pêche, les investissements, l'éducation, la recherche, la formation, les infrastructures énergétiques et le transport, l'émigration et les affaires sociales et le marché interne, n'ont pu être installés. La Commission européenne voulait privilégier les priorités de l'UE, notamment les problèmes liés à l'immigration illégale, tandis que l'Algérie a proposé un package regroupant à la fois ses priorités nationales (comme l'investissement, la formation et la recherche, etc.), celles de l'UE et les questions de préoccupation commune. La commissaire chargée des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, Mme Benita Ferrero-Waldner, avait assuré à l'APS que la volonté politique d'aller de l'avant était intacte, notamment après son “excellente” visite en juin dernier à Alger. Entre-temps, l'Algérie a exprimé des réserves remarquées concernant le changement des termes de référence du processus de Barcelone qui a donné lieu à ces accords d'association. Ce processus a connu un glissement du concept de partenariat pour la création d'une “zone de paix, de sécurité et de prospérité partagée” vers un “programme de gouvernance à distance” qui ne dit pas son nom, selon l'expression de la diplomatie algérienne. Des responsables algériens avaient également dénoncé ce glissement, arguant de la perte de souveraineté auquel il conduit et l'absence d'aide substantielle à la mise à niveau des économies des pays du sud de la Méditerranée dans la perspective, insoutenable pour des pans entiers des secteurs économiques des pays du Sud, de la création d'une zone de libre-échange à l'horizon 2010. R. N. / APS