Ce qui est arrivé au Premier ministre israélien Ariel Sharon suscite l'inquiétude dans le monde sur la possibilité d'une relance du processus de paix au Proche-orient. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a indiqué, jeudi, que les Etats-Unis priaient pour le rétablissement d'Ariel Sharon et formulé l'espoir que le peuple israélien reste impliqué dans le processus de paix. “Je crois que le désir de paix, le désir d'une relation stable entre Israéliens et Palestiniens est répandu et profond dans la société israélienne”, a-t-elle déclaré à la presse. De son côté, le président George W. Bush a exprimé son inquiétude pour la santé du Premier ministre israélien dans un entretien avec le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan qui a, lui aussi, exprimé sa “vive inquiétude” au sujet de l'état de santé du chef de gouvernement israélien dans un communiqué publié ultérieurement. Le président français Jacques Chirac a souhaité que “se poursuivent les initiatives courageuses” prises par le Premier ministre israélien, lui adressant “tous ses vœux et toutes ses pensées”. La chancelière allemande Angela Merkel a souhaité un prompt rétablissement à Ariel Sharon, tandis que le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a estimé qu' “un avenir difficile se profile pour Israël à un moment qui peut être qualifié d'historique car, même du côté des Palestiniens, Ariel Sharon bénéficie d'une grande estime”. Qualifiant Ariel Sharon de “figure de premier plan non seulement en Israël, mais dans toute la région”, le chef de la diplomatie britannique Jack Straw a déclaré que “son action des dernières années, œuvrant courageusement en faveur d'une solution entre Israël et les Palestiniens, lui avait valu un immense respect à travers le monde”. Le président russe Vladimir Poutine a exprimé sa “profonde compassion” à M. Sharon et déclaré “lui souhaiter de se rétablir au plus vite”, alors que le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos lui a transmis les “vœux de prompt rétablissement du gouvernement espagnol”. Le haut représentant pour la politique étrangère de l'UE, Javier Solana, a émis le souhait du “rétablissement” d'Ariel Sharon. En Israël, où le gouvernement a annoncé que les élections générales auraient lieu comme prévu le 28 mars en dépit de l'hospitalisation du Premier ministre, l'ex-chef du gouvernement, Benjamin Netanyahu, qui a succédé en décembre à Ariel Sharon à la tête du Likoud, a été parmi les premiers à présenter ses vœux de prompt rétablissement. Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu'il suivait “avec une grande inquiétude” l'évolution de l'état de santé d'Ariel Sharon, mais que son sort n'entraînerait pas un report des élections législatives du 25 janvier. “Ce qui arrive à Sharon affecte d'abord Israël et a des répercussions sur la région, mais ne conduira pas à un report des élections palestiniennes”, a déclaré à la presse M. Abbas. Pour sa part, le mouvement radical palestinien Hamas a estimé que le Proche-Orient serait “un meilleur endroit” sans Sharon. “Le monde est sur le point de se débarrasser d'un des principaux leaders du mal”, a déclaré le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri. Khaled Al Batsh, un des chefs d'un autre groupe radical, le Jihad islamique, a affirmé que son groupe “ne regretterait pas Sharon”. Le représentant au Liban du Fatah, principale formation palestinienne, Sultan Aboul Aïnaym, a exprimé la crainte qu'une disparition de Sharon, qu'il a qualifié de “criminel” faisant référence aux massacres de Sabra et Chatila, ne mène “à davantage d'extrémisme et d'hostilité de la part de la société israélienne à l'égard des Palestiniens”. En Iran, le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, qui a scandalisé une bonne partie de la communauté internationale après avoir appelé à ce qu'Israël soit “rayé de la carte”, a exprimé l'espoir que le Premier ministre israélien avait “rejoint ses ancêtres”. R. I./Agences