Le président des Etats-Unis, George W. Bush, a qualifié le Premier ministre israélien d'un homme bon, fort et ayant une vision pour la paix. « Notre nation adresse sa plus profonde sympathie à Ariel Sharon. Nous prions pour son rétablissement et que Dieu le bénisse », a-t-il affirmé. La Maison-Blanche a, toutefois, soutenu que les élections palestiniennes devaient avoir lieu le 25 janvier comme prévu, malgré l'hospitalisation du Premier ministre Ariel Sharon et les tensions sur le vote des Palestiniens de Jérusalem. Le Premier ministre canadien Paul Martin a mis l'accent sur le courage d'Ariel Sharon dans le processus de paix au Proche-Orient, tout en reconnaissant qu'un changement éventuel de dirigeant en Israël aurait forcément un impact sur ce processus. « Le courage de M. Sharon et son leadership devraient nous inspirer dans notre effort collectif en vue d'instaurer cette paix qu'il souhaitait établir », a-t-il indiqué. Pour certains responsables de journaux canadiens, Sharon était le « Napoléon israélien ». Le quotidien de gauche Tageszeitung a indiqué que Sharon était sur le chemin du pouvoir absolu qui lui aurait permis de mettre en œuvre ses idées. De son côté, le journal Berliner Zeitung a relevé que la disparition d'Ariel Sharon priverait, en premier lieu, le gouvernement américain de son « second axe » dans sa politique au Proche-Orient, et ce, après l'échec « du premier axe », en l'occurrence la guerre en Irak censée apporter la démocratie dans la région et qui s'est révélée un désastre. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung estime, pour sa part, que ce début d'année va être synonyme d'incertitudes au Proche-Orient et que le monde entier, pas seulement Israël, va devoir vivre sans Ariel Sharon. Le quotidien de Bonn General Anzeiger s'est montré moins optimiste quant aux chances de paix au Proche-Orient. « Celui qui pense que Ehud Olmert ou son successeur au poste de Premier ministre pourra mettre en œuvre la vision de Sharon dans la résolution du conflit se trompe », affirme le journal. De son côté, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier prévoit de se rendre en tournée au Proche-Orient du 18 au 21 janvier, avec des étapes en Egypte, en Israël, dans les Territoires palestiniens et en Jordanie. Un voyage de la chancelière Angela Merkel est également en préparation pour la fin du mois en Israël et dans les Territoires palestiniens. M. Jdger, porte-parole du ministre des Affaires étrangères, a expliqué que la position de l'Allemagne est très claire : Berlin considère que « le droit à l'existence de l'Etat d'Israël ne peut être remis en question et qu'en revanche les Palestiniens ont aussi droit à leur Etat ». Le ministre français des Affaires étrangères a qualifié Sharon d'acteur incontournable de la paix au Proche-Orient. « La France est très solidaire de Sharon. Ce dernier fait preuve d'un courage politique qui est propre aux grands hommes d'Etat. » Le chef de la diplomatie britannique Jack Straw, qui a prié pour un miracle permettant un rétablissement de Sharon, a évoqué son grand courage politique et l'immense respect qu'il a acquis dans le monde. Le chef de la diplomatie turque a salué aussi « les pas courageux » de Sharon dans le processus de paix, « comme le retrait de Ghaza » achevé en septembre 2005. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a indiqué que l'Italie priait pour Sharon, tout en qualifiant l'épisode de négatif sur le plan politique. « C'est un événement très douloureux sur le plan humain et absolument négatif sur le plan politique : un futur difficile se profile pour Israël, à un moment qui peut être qualifié d'historique car même du côté des Palestiniens, Sharon bénéficie d'une grande estime », a déclaré M. Berlusconi. Par ailleurs, le président iranien ultraconservateur, Mahmoud Ahmadinejad, a exprimé, selon l'agence (Isna), son espoir de voir Ariel Sharon rejoindre ses ancêtres. « J'espère que cette fois, c'est définitif, le criminel de Sabra et Chatila a rejoint ses ancêtres, et si Dieu le veut, les autres vont aussi le rejoindre bientôt », a déclaré le Président, lors d'une rencontre avec des religieux dans la ville de Qom. « Ce qui arrive à Sharon affecte d'abord Israël et a des répercussions sur la région, mais ne conduira pas à un report des élections palestiniennes », a déclaré M. Abbas à Ramallah en Cisjordanie. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, a émis l'espoir qu'un éventuel successeur de Sharon œuvrera pour la paix au Proche-Orient. « La politique n'est pas tant liée à un individu qu'à un régime. Qu'il meure ou non, ce qui nous intéresse, c'est que la région parvienne à une solution pacifique, réglant tous les problèmes qui se posent », a-t-il soutenu. En ce qui concerne la presse israélienne, les quotidiens ont consacré leur une à l'état de santé de Sharon. Les journaux Ha'aretz et le Jerusalem Post ont publié des appels à la prière et s'inquiètent, dans le cas du retrait très probable de Sharon de la vie politique, de la succession du Premier ministre à la tête du gouvernement. La critique la plus dure envers Sharon émane du télévangéliste chrétien ultraconservateur Pat Robertson qui est persuadé que l'attaque cérébrale dont a été victime Sharon s'apparente à une punition divine et ce pour avoir morcelé la terre divine d'Israël.