Dans un communiqué rendu public hier, l'intersyndicale explique son recours au débrayage par la situation socioprofessionnelle plus que catastrophique des travailleurs de l'éducation et par la non-prise en charge de leurs revendications par la tutelle. Le secteur de l'éducation nationale, tous corps et paliers confondus, connaîtra une paralysie les 15 et 16 janvier. Après le dépôt d'un préavis, le 2 janvier, auprès du ministère de tutelle, la Coordination intersyndicale de l'éducation nationale (Cnapest, CLA, UNPEF, Satef et Sete de Béjaïa) passe ainsi à l'acte en décidant d'un arrêt de travail. Dans un communiqué rendu public hier, l'intersyndicale explique son recours au débrayage par la situation socioprofessionnelle plus que catastrophique des travailleurs de l'éducation (rémunérations dérisoires ; conditions de vie et de travail insoutenables), mais aussi par la non-prise en charge de leurs revendications par la tutelle. “La tutelle nous oppose une fin de non-recevoir qui prend des formes diversifiées, allant des notes de service arbitraires, de menaces de ponction sur salaire et sur la prime de rendement à l'assignation en justice de nos représentants syndicaux, en passant par la circulaire qui entend restreindre abusivement les droits à certaines catégories à l'exercice du droit syndical”, regrette l'intersyndicale. À lire certains passages du communiqué, on s'apercevra que c'est presque sous la contrainte que l'intersyndicale a eu recours à cette solution extrême. “Face à cette attitude méprisante et irresponsable qui renvoie aux calendes grecques la prise en compte de nos préoccupations légitimes, il n'y a plus qu'une voie à suivre pour nous faire entendre : faire la grève les 15 et 16 janvier 2006”, lit-on dans le communiqué. Usant de mots durs à l'endroit du ministère en qualifiant sa politique de “fuite en avant”, l'intersyndicale n'a pas manqué de rappeler que “la grève est un droit consacré par la Constitution”. Adroite parade de l'intersyndicale pour répondre à Benbouzid qui a déclaré, il y a quelques jours, que son préavis de grève est frappé d'illégalité. Reste maintenant à savoir si les travailleurs de l'éducation respecteront ce mot d'ordre. L'intersyndicale est consciente que le taux de suivi de son appel à la grève est un enjeu capital. “L'engagement et la détermination de tous et de toutes viendront à bout des pressions et des menaces de la tutelle”, explique-t-elle. Reste aussi à savoir quelle serait l'attitude de Benbouzid après l'échec avéré de sa tentative de diviser l'intersyndicale. Considérant illégaux les principaux syndicats (Cnapest, CLA…) composant l'intersyndicale, Benbouzid n'a convié au dialogue, les 7 et 8 janvier derniers, que l'UNPEF. Sa manœuvre pour désolidariser ce syndicat de ses pairs en essayant de l'amener à suspendre la grève s'est heurtée à l'intransigeance de ces responsables soucieux du respect de leur engagement au sein de la coordination. A. C.