Conséquence Une embellie de l?économie ferait un croche-pied au principal rival du président américain. Panique. Le candidat démocrate à la présidentielle américaine John Kerry a qualifié, hier, lundi, de «scandaleux et d?inacceptable» un accord américano-saoudien qui permettrait d'agir sur les prix du pétrole pour favoriser la réélection du président George W. Bush en novembre. Un journaliste du quotidien Washington Post, Bob Woodward devenu célèbre depuis l?affaire Watergate, a fait état de l'existence d'un tel traité dans un livre qui vient de paraître, Plan of Attack. La Maison-Blanche a nié l'existence d'un tel accord. Selon Bob Woodward, Riyad, via son ambassadeur à Washington, se serait engagé à agir sur les prix du pétrole pour les faire baisser juste avant la présidentielle de novembre afin de favoriser l'économie et la réélection du président sortant. C?est le 11 janvier 2003 que l?ambassadeur saoudien à Washington a été reçu par Dick Cheney qui lui a remis le document ultra-confidentiel comportant le plan de l?attaque contre l?Irak. A la suite de quoi, l?ambassadeur a fait part de l?engagement de son pays à faire baisser les prix du pétrole juste avant les élections aux Etats-Unis afin d?aider Bush à obtenir un second mandat. Le prix de l'essence, actuellement très élevé aux Etats-Unis, est un des thèmes de campagne de l'élection présidentielle. «Si, comme l'écrit Bob Woodward, le prix et la distribution d'essence aux Etats-Unis sont liés à un pacte secret avec la Maison- Blanche, ceci est scandaleux et inacceptable pour le peuple américain», a-t-il lancé lors d'une étape électorale en Floride (Sud-Est). Il a également blâmé Bush, «ses amis et les grandes sociétés pétrolières» pour n'avoir pas, selon lui, tenté d'être moins dépendant des importations. Le directeur de la communication à la Maison-Blanche Dan Bartlett a déclaré que Kerry était «plus intéressé à faire une revue de presse qu'à parler des faits». Le porte-parole présidentiel Scott McClellan est également monté au créneau en indiquant que les marchés fixaient les prix. «C'est notre point de vue que nous avons clairement exprimé aux producteurs dans le monde dont nos amis de l'Opep». De son côté, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a indiqué ne rien savoir. Questionné sur cet accord, dans une interview accordée à la chaîne de télévision américaine APTV et transcrite hier soir par le Département d'Etat, le secrétaire d'Etat a répondu sèchement et sans aucun commentaire : «Je ne sais rien sur cela». Réagissant au livre de Woodward, le conseiller aux affaires étrangères du prince héritier saoudien, Adel Djoubair, a déclaré dans un communiqué diffusé à Riyad que «les allégations selon lesquelles l'Arabie saoudite manipule les prix de pétrole à des fins politiques et pour influer sur les élections sont erronées». Venant d?un journaliste qui avait porté à l?opinion publique l?affaire de Watergate, cette information risque de connaître des rebondissements.