Les risques d'arnaque sont de plus en plus grands à Annaba où beaucoup d'honnêtes gens se sont vu soustraire des sommes allant jusqu'à 6 000 voire 8 000 DA en cours de transactions avec des cambistes. La rue Gambetta, une artère qui part du cours de la Révolution pour s'achever au niveau du rond-point d'Elhattab, est devenue, au fil des ans, le poumon du centre-ville de Annaba, son principal axe commercial. C'est aussi le lieu de prédilection des cambistes informels où l'on peut acheter et vendre des devises avec plus ou moins de bonheur pour peu que l'on ait les yeux bien en face des trous… Mêlés à la multitude de camelots qui squattent, également, les lieux, les baznassa ne se cachent pas pour activer dans un créneau illicite. Bien au contraire. Assurés d'une certaine impunité, ils se mettent en évidence en se tenant alignés tout au long du trottoir, des liasses de billets de banque à la main, proposant à haute et intelligible voix le change à quiconque passe à leur hauteur. Des images qui ne choquent plus personne, ni ici ni ailleurs, notamment dans les grandes villes où ces gens sont considérés un peu comme étant d'utilité publique. Mais attention ! les risques d'arnaque sont de plus en plus grands à Annaba où beaucoup d'honnêtes gens se sont vu soustraire des sommes allant jusqu'à 6 000 voire 8 000 DA en cours de transactions avec des cambistes. Il en est même qui se sont vu délestés de tout ce qu'ils avaient comme valeurs sur eux pour avoir eu la naïveté de suivre l'un ou l'autre de ces cambistes au fond d'un couloir d'immeuble si ce n'est, carrément, dans une des ruelles isolées situées derrière la rue Gambetta. Selon des témoignages, les escrocs attireraient leurs victimes loin des regards en prétextant la crainte des policiers ou simplement en invoquant la discrétion pour mener une telle opération. Une fois seuls avec leur proie, ils feindraient une grande agitation pour compter les coupures (dinars algériens ou devises) qu'ils auront, préalablement, disposées de manière à en gonfler le volume pour l'illusion… La victime se laisse, généralement, prendre à cette mise en scène et ne se rendra, finalement, compte qu'une fois rentrée chez elle. Toujours, selon le témoignage des personnes flouées, il est difficile, voire impossible, de retrouver la trace du faux agent de change, même si on retourne, immédiatement, à l'endroit où la “transaction” a eu lieu. L'escroc aura vite fait de disparaître et il ne se trouvera personne parmi les autres cambistes pour vous indiquer qui il est, car, la loi du silence est de rigueur, ici plus qu'ailleurs. Très peu de gens pensent à se plaindre, officiellement, étant elles mêmes dans l'illégalité, pour avoir échangé leur argent en dehors du circuit bancaire. A. Allia