Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Amar Tou, a révélé hier que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), organisme public chargé de l'approvisionnement des structures de santé nationale en médicaments, détient quelque 8 milliards de DA de créances sur les établissements hospitaliers. Si jusqu'à présent ces dettes n'ont pas été réglées en raison principalement des difficultés financières dans lesquelles se débattent les structures hospitalières, le problème serait en voie d'être résolu, selon le ministre, qui a indiqué, à l'occasion du Forum de l'ENTV, que des débuts de remboursement ont été enregistrés grâce aux financements assurés par les pouvoirs publics. Au cours de cette rencontre avec la presse, le ministre de la Santé a surpris l'assistance par ses réponses laconiques, à la limite de la dérision, à chaque fois que le sujet abordé concernait de près ou de loin la grippe aviaire, thème pourtant d'actualité internationale. Au lieu donc de répondre objectivement et clairement aux questions posées par les journalistes et de saisir l'occasion pour rassurer l'opinion devant la menace que représente cette pathologie, le ministre a tout simplement éludé ce sujet qu'il trouvait apparemment trop embarrassant. D'ailleurs, à une question d'un journaliste à propos de la production de médicaments antigrippe aviaire par Saidal et la possibilité pour les pouvoirs publics de recourir à ce fabriquant national dans le cas de la déclaration de cette maladie, le ministre, comme piqué au vif, s'est contenté de répondre : “S'il y a une production, on la prendra”. Mais, le ministre n'a pas oublié, au passage, de lessiver le journaliste en lui lançant dans une réplique pleine de mépris : “vous ne maîtrisez pas le dossier” ou “je connais mieux que vous le dossier”. Certes, personne ne l'obligeait à répondre aux questions qui lui étaient posées, mais M. Tou, en ministre de la république qu'il est, doit tout de même un peu de respect pour ses vis-à-vis. Par ailleurs, le ministre a beaucoup insisté sur les questions d'éthique et de déontologie dans le domaine médical, le problème de mauvaise gestion constatée dans les établissements hospitaliers et la transparence dans la distribution du médicament pour les hôpitaux. Concernant le phénomène de détournement des patients des structures publiques vers les cliniques privées par des médecins peu scrupuleux, le ministre a indiqué que des missions d'inspection seront dépêchées dans les établissements hospitaliers pour s'enquérir de près de la situation. Il n'a en conséquence pas écarté des sanctions dans le cas de flagrant délit. C'est donc l'arme de la dissuasion qui est préférée pour le moment par les pouvoirs publics dans ce dossier. Pour la question des erreurs médicales, M. Tou a estimé que seul le Conseil d'éthique et de déontologie est habilité à se prononcer sur les cas qui se présentent. Dans la perspective de réanimer ce conseil, dont le mandat a expiré en 2003, l'orateur a annoncé que des élections sont prévues le 30 juin prochain. H. S.