Pour une meilleure prise en charge des malades hospitalisés, le ministère de la Santé vient d'annoncer une mesure intéressante. «Désormais, si on prescrit à un citoyen des médicaments au sein des structures hospitalières, celui-ci doit saisir immédiatement le ministère de la Santé.» C'est en ces termes que s'est exprimé, hier, Abderrahmane Boudiba, expert en pharmacie auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. Normalement, précisera l'orateur, au niveau des structures hospitalières, on ne doit pas prescrire des produits aux malades pour les acheter à l'extérieur d'autant plus que tous les produits hospitaliers sont dispensés à l'intérieur de la structure. Concernant certains produits qui ne sont pas disponibles, expliquera l'expert, la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), et ce, par le bais de la cellule d'urgence, rapporte ces produits et les met à la disposition des malades hospitalisés. «Un patient alité dans une structure hospitalière y est pris en charge totalement», fera savoir M. Boudiba, afin de tranquilliser les auditeurs tant préoccupés par cette question. A l'issue de cette émission, les auditeurs ont pu intervenir pour faire part de leurs préoccupations au quotidien. C'est ainsi que l'un d'eux a attiré l'attention de l'expert sur l'indisponibilité de certains médicaments anticancéreux au niveau des cellules d'urgence des pharmacies hospitalières. A cette question, l'invité de la Chaîne III a affirmé qu'«au niveau de ces structures les produits sont disponibles. Théoriquement rien ne concourt à la rupture du médicament au niveau des hôpitaux. Ces derniers disposent de moyens financiers». Et de souligner dans ce contexte que «la pharmacie hospitalière et la pharmacie centrale des hôpitaux approvisionnent ces structures d'une façon régulière». D'ailleurs, il a refusé de parler d'une rupture au niveau national. Mais, il dira qu'«on peut constater au niveau de certaines structures une rupture momentanée due ‘‘peut-être'' à une mauvaise appréciation des provisions de quelques produits». Mis à part la rupture, il a évoqué la disponibilité «pour tous les malades» des médicaments anticancéreux. «La tutelle est allée encore plus loin, car actuellement les malades hospitalisés au niveau de certaines structures hospitalières reçoivent leurs traitements en ambulatoire lorsqu'ils quittent l'hôpital. C'est-à-dire que le traitement est commandé par la structure hospitalière la plus proche de sa résidence et dispensé en ambulatoire», a précisé encore une fois M. Boudiba. Quant aux retards de l'approvisionnement par rapport au PCH, il dira : «Il n'y a pas de retard. La PCH détient des stocks pour chaque produit essentiel.» Peut-on s'assurer de l'efficacité des médicaments génériques fabriqués en Algérie et ce, malgré l'absence de bioéquivalence ? «Nous avons un laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques, instrument de souveraineté, sans omettre la mise en place d'une structure de bioéquivalence qui étudie ce volet afin de rassurer les citoyens algériens que tous les produits pharmaceutiques importés sont contrôlés lot par lot», a rassuré M. Boudiba. Au sujet de l'insuline de Saidal qui n'a pu être écoulée sur le marché national et que l'Etat continue d'importer, le représentant du département de M. Barkat a indiqué : «Si Saidal s'engage auprès du ministère de la Santé pour approvisionner l'ensemble du marché en insuline, la tutelle suspendra l'importation de ce produit. La suspension des produits à l'importation est aussi l'une des demandes des opérateurs qui s'engagent à subvenir à la demande nationale». Il a appelé dans ce sens les laboratoires étrangers à venir investir en Algérie. S'agissant du facteur d'importation des médicaments pour l'année 2008, qui frôle un milliard et demi de dollars, il dira qu'«il faut rationaliser les dépenses sans pour autant rationaliser les thérapeutiques», en ajoutant dans la foulée qu'«il faut cesser d'exhiber à chaque fois ce chiffre car la santé n'a pas de prix». Il a par ailleurs annoncé que, dans le cadre des réformes entreprises par la tutelle concernant la pharmacie hospitalière, il y a eu la promulgation de la circulaire n°7 qui fixe l'ensemble des procédures de gestion du produit pharmaceutique en milieu hospitalier depuis sa commande jusqu'à sa dispensation aux malades. «Dans les prochains jours, on procédera à l'établissement d'une nomenclature hospitalière, c'est-à-dire des produits essentiels qui sert justement à fixer une liste de produits disponibles régulièrement au niveau des structures hospitalières, puis, on s'orientera également vers les consensus thérapeutiques», expliquera l'expert en pharmacie. N. B.