Si les directeurs de l'éducation sont nommés par décret présidentiel, la désignation aux postes de secrétaires généraux (une fonction exclusive de la capitale et élargie désormais à l'ensemble du territoire national) est du ressort du ministre de tutelle. “Ils se chargent de la gestion administrative de façon à ce que les directeurs de l'éducation deviennent des managers pédagogiques”, explique Boubekeur Benbouzid. Afin de les imprégner de leur mission et leur faire connaître leurs attributions, les SG des directions de l'éducation du pays sont réunis depuis, hier, en séminaire de formation à l'hôtel Riadh de Sidi-Fredj. Cette session de quatre jours figure dans le projet d'appui de l'Union européenne à la réforme du système éducatif qui a, à son tour, une partie intégrante du programme Meda II. D'un montant de 10 millions d'euros, il cible en priorité le recyclage des personnels pédagogiques et administratifs. Par ailleurs, il donne une importance accrue à la mise en place d'un système d'évaluation fiable, grâce notamment à la lutte contre les disparités régionales dans l'accès à l'instruction ainsi que la déperdition scolaire. En la matière, beaucoup d'efforts sont à fournir. Depuis quelques années, ils sont déployés en vue de l'obtention de meilleurs résultats au baccalauréat. “Nous ne sommes plus en 1993”, assure M. Benbouzid. Cette année a connu le taux de réussite le plus bas (10%) depuis l'Indépendance et révèle ainsi un véritable sinistre. Afin d'y remédier, il fallait changer de politique éducative et investir dans les hommes. “Le temps du laisser-aller est révolu. Chacun est astreint à des résultats”, prévient le ministre en ouverture de la session de formation. Très ferme, il menace de nouvelles sanctions contre les directeurs d'établissement, comme il l'avait fait au début de l'année scolaire. La négligence et la gabegie n'étant pas les seules causes dans la mauvaise gestion des écoles, des collèges, des lycées et des directions de l'éducation, le ministre reconnaît qu'il y une absence de savoir-faire. “Le problème de la réforme est dans notre incompétence dans la gestion des établissements scolaires”, admet-il. Outre la formation de bons gestionnaires, sa démarche vise à impliquer l'ensemble des parties sensibles au devenir des élèves, dont leurs parents, dans la prise en charge et le suivi de leur scolarité. Dite “projet d'établissement”, l'initiative doit se matérialiser à travers la mise en place de conseils pédagogiques dans chaque école, où la participation de tous les intervenants sera réglementée. La mise en place du projet d'établissement bénéficie aussi d'un appui européen. S. L.