Les travailleurs de Socothyd (unité des Issers), dans la wilaya de Boumerdès, observent, depuis lundi dernier, un mouvement de contestation pour exiger le départ de son P-DG et faire la lumière sur les dessous d'un conflit syndical qui dure depuis le mois de juin dernier. Déclarée illégale par le tribunal de Bordj Menaïel, cette grève risque de paralyser l'un des fleurons de l'industrie des produits parapharmaceutiques, par ailleurs très convoitée par les investisseurs nationaux et étrangers dans le cadre du programme de privatisation des 1 200 entreprises lancé par le département de Temmar. Les grévistes, qui estiment qu'il y a “mévente des produits de Socothyd sur le marché” ont alors procédé à la fermeture du portail de leur unité et paralysé complètement l'activité industrielle de Socothyd. Hier, un huissier de justice s'est rendu sur les lieux pour constater la reprise des activités du P-DG, M. Mustapha Achaïbou, et ce, après que la justice eut débouté les principaux meneurs du mouvement de grève. Mais la protesta ne semble pas s'estomper puisque juste après le départ du huissier de justice, un accrochage verbal a eu lieu entre les grévistes qui ont mobilisé la foule et le P-DG qui faisait le point de la situation avec son staff à l'intérieur de son bureau. L'administration, quant à elle, estime que seul le renouvellement de la section syndicale, dissoute il y a quelques mois, pourrait mettre fin à cette cacophonie. Par ailleurs, les contestataires continuent à revendiquer le maintien d'un syndicaliste suspendu par l'union locale de Bordj Menaïel. Celle-ci, qui défend de son côté la position du P-DG de Socothyd, s'est désolidarisée dès le départ de ce mouvement de grève. Une chose est sûre, aucune revendication relative à la mauvaise gestion n'a été relevée par la direction de l'entreprise, selon les propos de M. Achaïbou qui soutient que l'UGTA devra intervenir dans l'immédiat pour mettre un terme à ce bras de fer qui immobilisera Socothyd, une entreprise qui pourvoit la majorité des hôpitaux algériens en produits parapharmaceutiques. FARID BELGACEM