À vrai dire, le leader du RCD tient en ligne de compte, et dont il n'a pas fait mystère, l'évolution de la situation qui peut, du moins le suggère-t-il à demi-mot, se précipiter. Lors du conseil national ordinaire de son parti, le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), tenu hier à Alger, Saïd Sadi a affirmé que “le régime s'est installé dans l'après-Bouteflika et la guerre à sa succession a commencé”. Selon le président du RCD, trois options se présentent dès lors au régime : soit la reconduction du statu quo, une alternative très peu probable au regard de l'évolution de la situation internationale, soit l'organisation d'une transition qui ne dépasserait pas deux années ou alors l'organisation d'une élection à “peu près régulière” d'où sortirait un gouvernement de coalition en fonction, bien entendu, du rapport de force qui en sera issu. Mais une chose est certaine : “il y aura la fin de quelque chose”, comme il l'a désigné. Il s'agit donc pour le parti, revigoré par le triomphe des élections partielles, de se préparer aux échéances futures dont les plus proches sont les élections générales de l'an prochain. Dans cette optique, l'idée de la tenue du congrès a été retenue et son organisation est fixée pour début novembre. Cependant, le point relatif au congrès, l'un des principaux points de l'ordre du jour du conseil, a donné lieu à plusieurs interventions dont certaines plaidaient pour sa tenue en mai prochain. Une proposition a laquelle Sadi a opposé, arguments à l'appui, un refus somme toute diplomatique. Si “c'est pour un congrès de conformité, on peut le tenir dans quatre mois, mais si c'est un congrès de refondation, ça demande un peu plus de temps”, a expliqué Sadi. À vrai dire, le leader du RCD tient en ligne de compte, et dont il n'a pas fait mystère, l'évolution de la situation qui peut, du moins le suggère-t-il à demi-mot, se précipiter. Dès lors, un congrès qui verrait l'émergence d'un nouvel encadrement et qui aura l'ambition de donner de l'envergure au parti appelle le lancement du débat et d'une initiative autour de laquelle vont s'agréger les forces démocratiques. “Le RCD a le potentiel organique pour constituer la matrice de refondation du débat. Nous avons la légitimité”, a indiqué Sadi. La proposition de la tenue de l'université d'été en septembre, qui verrait la participation de nombreuses figures du monde syndical, culturel, scientifique et politique, a été retenue à cet effet. “Nous sommes convoqués par l'histoire”, a-t-il estimé. À noter, enfin, que des consignes ont été données aux bureaux locaux du parti pour organiser des collations à l'occasion de l'anniversaire du parti prévu le 9 février prochain. Sur un autre registre, des recommandations ont été données pour la collecte de l'argent nécessaire pour l'organisation du congrès dont le montant est estimé à 3 milliards de centimes. KARIM KEBIR