Un ancien responsable de la CIA a accusé l'administration américaine d'avoir détourné des informations recueillies par les services de renseignement afin de justifier a posteriori sa décision de déclencher la guerre en Irak, dans un article publié dans le Washington Post. Paul Pillar, ancien coordonnateur du renseignement au Moyen-Orient et en Asie du Sud de 2000 à 2005, affirme également que l'administration du président George W. Bush a ignoré des avertissements selon lesquels l'Irak risquait de plonger dans le chaos en cas d'opération militaire pour chasser Saddam Hussein du pouvoir. “Les renseignements officiels sur le programme d'armement irakien étaient imparfaits, mais même avec leurs imperfections ce n'est pas ce qui a mené à la guerre”, écrit Paul Pillar dans l'édition d'hier du quotidien américain. Au lieu de cela, ajoute-t-il, l'administration américaine “est entrée en guerre sans réclamer, et de toute évidence sans être influencée par aucun rapport d'importance stratégique des services de renseignement” sur l'Irak. Selon l'ex-responsable de la CIA, considéré comme un influent expert en contre-terrorisme, les erreurs commises par les services américains du renseignement en concluant que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive n'ont pas été à l'origine de la décision d'envahir l'Irak. “Il était devenu clair que le renseignement officiel ne servait pas de base aux décisions même les plus importantes concernant la sécurité nationale, que le renseignement était publiquement détourné pour justifier des décisions déjà prises, et qu'un climat de mauvaise volonté nuisible s'est développé entre responsables politiques et du renseignement”, ajoute Paul Pillar. RESULTATS DEFINITIFS DES ELECTIONS IRAKIENNES La Commission électorale irakienne a confirmé, hier, les résultats définitifs des élections législatives du 15 décembre qui donnent la prépondérance, mais pas la majorité absolue, à la liste chiite conservatrice avec 128 sièges sur 275 que compte le Parlement. “La commission juridique a examiné les 24 plaintes. Cela n'a pas changé les résultats”, annoncés le 20 janvier dernier, a affirmé le directeur général de la Commission électorale Adel al Ami. L'Alliance irakienne unifiée est suivie par la coalition kurde qui obtient 53 sièges et la liste sunnite du Front irakien de la Concorde, avec 44 sièges. La liste de l'ancien Premier ministre Iyad Allaoui, chiite laïc, obtient 25 sièges et celle du sunnite Salah al Motlak 11.