Amara Benyounès s'est exprimé, jeudi dernier à Constantine, sur plusieurs questions dont les caricatures blasphématoires du Prophète, l'alliance présidentielle, les élections générales anticipées, le cas Madani Mezrag et l'alliance démocratique. Si l'UDR dénonce toujours les caricatures blasphématoires, Amara Benyounès plaide pour un équilibre entre la liberté d'expression et la sacralité de la religion. Les actions de riposte comme le boycott du fameux 57 sont elles-mêmes caricaturales. “L'essentiel de l'insuline est importé du Danemark”, fait-il remarquer. En Algérie, selon le secrétaire général de l'UDR, lors du meeting du MSP, la foule a scandé un “Vive Zarqaoui”, celui-là même qui a assassiné deux de nos diplomates, en présence de deux ministres d'Etat, Belkhadem et Boudjerra. Ce comportement est, pour Benyounès, contraire à la position officielle de l'Algérie. Et c'est tout le drame de l'alliance présidentielle dont “les membres, à l'exception du RND, défendent chacun son programme et non celui du Président”. C'est pour cette raison que le chef de l'UDR appelle à des élections générales anticipées. Car, selon lui, “toutes les assemblées actuelles sont non représentatives et des électeurs et du pouvoir incarné par le président de la République à qui il faut une majorité parlementaire”. D'ailleurs, son parti s'inscrit déjà dans l'échéance 2007, et “la voie des alliances avec démocrates et républicains n'est pas à écarter à condition qu'elle s'articule autour d'un projet et non contre le président de la République”. Les dernières sorties de Madani Mezrag sont, selon Benyounès, illégales. “Il n'a pas le droit de faire de la politique, selon les termes de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale”, martèle-t-il avant de préciser que “Mezrag est toujours un terroriste. Dans sa tête, il est toujours au maquis”. Amara Benyounès regrette l'absence des démocrates devant ces gesticulations d'intégristes en faisant remarquer qu'en plus de l'absence de l'Etat, “il y a aussi celle des démocrates. Avant, ils étaient absents du terrain, maintenant ils sont aussi absents du débat”. Mourad Kezzar