Le nouveau siège de l'Institut Pasteur d'Algérie, sis à Dély-Ibrahim, a abrité, hier, une rencontre scientifique consacrée à un thème d'actualité, à savoir la grippe aviaire. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, des cadres de ce ministère, des médecins, des représentants de l'Algérienne des Eaux (ADE), ainsi que des vétérinaires, des pharmaciens et des étudiants, ont pris part à la manifestation. Celle-ci a été marquée par une série d'exposés, accompagnés de diapositives, sur le virus grippal et les risques de pandémie, la situation de la grippe aviaire à l'échelle internationale et les mesures prises en Algérie. Il a beaucoup été question, dans les interventions, des “grandes migrations” d'oiseaux, du “diagnostic” sur le terrain et “des mesures barrières” de la grippe. Le Dr Bouguedour, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, a affirmé que dès 2004, un travail de sensibilisation a été entrepris avec les voyageurs se rendant dans les pays infectés. Mais, c'est à partir de l'année suivante, exactement en mars 2005, que notre pays a suspendu les importations d'oiseaux, a-t-il précisé. Le Dr Bouguedour a en outre indiqué qu'une cellule de veille et de suivi de l'évolution du virus IA a été mise en place en octobre de la même année, suivie par d'autres décisions. Il a cité, notamment la “surveillance active” dans les zones humides, l'adoption d'un plan d'intervention d'urgence et, février en cours, l'installation par décret exécutif d'une commission nationale et de commissions de wilaya. “Le vétérinaire n'est qu'un maillon de la chaîne”, a soutenu l'orateur, estimant que tous les maillons de la chaîne, présents à l'échelle de la wilaya, doivent réagir en même temps. Le représentant du ministère de l'Agriculture a également rappelé que l'Algérie est actuellement dans la phase I, celle de “veille et de vigilance”. Il n'empêche, la seconde phase relative à “l'apparition de foyers en Algérie” est fin prête et déclenchera, si c'est le cas, le fameux plan d'urgence. Le Dr Bouguedour a aussi annoncé les mesures prises avant-hier par son ministère, en liaison avec “la conjoncture” ou l'apparition de cas de grippe dans le continent africain : recommandations aux éleveurs pour éviter tout contact avec les oiseaux migratoires, ainsi que celles destinées, par voie d'affichage, aux voyageurs. Au cours du débat, les participants ont soulevé le problème des petits éleveurs “clandestins” qui sont difficiles à identifier, ainsi que l'absence de “directives” au niveau des services d'épidémiologie des hôpitaux. H. AMEYAR