Décidément, les prix des fruits et légumes ne donnent point l'impression de connaître une révision à la baisse. Les consommateurs ont nourri en vain l'espoir de voir revendeurs et grossistes afficher à leur égard un peu de clémence en proposant leur marchandise à des prix plus raisonnables. Bien au contraire, les prix ne semblent pas connaître de limite, même après les fêtes. Un marchand « spéculateur » en fruits et légumes nous confie : « Voyez, malgré l'inflation des prix, tout se vend, ceci m'encourage alors à commander le lendemain de la marchandise, quand bien même on me la proposerait au niveau du marché de gros, à des prix élevés. » Est-ce à dire que c'est le consommateur qui encourage de manière indirecte la flambée des prix ? Persuadés que tout le monde s'est habitué à acheter n'importe quoi et à n'importe quel prix, une nouvelle race de faux commerçants s'est installée en toute quiétude et impunité, au vu et au su des autorités locales et des services concernés. Une telle politique des prix, au but mercantile et dont les retombées grèvent lourdement le budget des consommateurs, est difficilement contrôlable, mais si chacun y mettait du sien, on arriverait certainement à trouver le remède adéquat. Une action urgente des services concernés permettrait le retour à plus de réalisme et freinerait ces hausses illicites et démesurées. En attendant, le consommateur continue à se rendre tous les jours au marché, le cœur serré, tel cet petit enfant qui craint une punition. Comment détrôner ce « roi » qu'est le spéculateur qui altère l'environnement par ses pratiques illicites, défiant par-là même l'autorité. Le cri d'angoisse lancé par les citoyens traduit clairement l'essoufflement du smicard. Faudrait-il créer une cellule de contrôle des contrôleurs des prix pour vérifier si oui ou non ils s'acquittent vraiment de leur tâche avec intégrité et impartialité ?