Une importante délégation de magistrats de Grenoble dirigée par le président de la cour, siège du procureur général et du président du bâtonnat, séjourne depuis dimanche à Constantine dans le cadre du programme des échanges initiés par les chancelleries des deux pays. Pour le premier responsable du parquet de Grenoble, qui s'exprimait hier lors de son arrivée à la capitale de l'est du pays, la fonction de magistrat transcende la question des nationalités et les deux parties, algérienne et française, ont besoin d'échanger leurs expériences. Optimiste, le procureur général de la ville, réputée berceau de la justice en France, croit que les magistrats de Grenoble peuvent faire profiter leurs homologues de Constantine des programmes de développement initiés dans l'Hexagone tel le nouveau projet des juges de proximité. Le président de la cour d'appel de la même ville a, lui aussi, exprimé la disponibilité de la famille de la justice de Grenoble à partager avec celle de Constantine ses expériences en matière d'informatisation. En effet, dans cette circonscription, on est très en avance en la matière et il est question pour bientôt de mettre sur ligne les jugements. Le lancement de la coopération entre les deux cours et les magistrats des deux villes se déroule dans une conjoncture où, désormais, la tendance est à l'internalisation et des conflits et de l'acte de justice. “Un juge moderne est un juge qui se met à l'international”, une vérité répétée souvent hier au palais de justice de Constantine. Le monde vit à l'ère de la mondialisation matérialisée par d'intenses mouvements de personnes et de capitaux, des flux qui génèrent des situations que le magistrat est appelé, éventuellement, à traiter, l'expérience des magistrats, notamment instructeurs, de Grenoble va certainement être utile à ceux de Constantine dans le cadre du projet portant spécialisation dans la grande criminalité. Rappelons que cette visite sera couronnée par la signature d'une convention de coopération entre les deux cours. MOURAD KEZZAR