Tandis que Sonelgaz réclame une augmentation des tarifs de l'électricité, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, laisse la porte ouverte à toutes les spéculations. Au cours de son passage, hier, au forum de l'ENTV, il a estimé que tant que l'Etat aura les moyens de subventionner les prix de l'eau et de l'électricité, l'augmentation des tarifs ne serait pas « inéluctable ». Il soutient, cependant, qu'il est du droit de l'entreprise Sonelgaz de demander un réajustement de ses prix, d'autant, souligne-t-il, qu'elle détient près de 20 milliards de dinars de créances. « Sonelgaz est une entreprise qui devrait vivre de ses tarifications. Il faudrait qu'elle ait les possibilités d'investir dans de nouvelles unités d'électricité pour répondre aux besoins des Algériens qui augmentent chaque année de 5 à 6%. Sans augmentation des tarifs, Sonelgaz ne peut développer ses capacités », plaide M. Khelil. Même topo pour ce qui concerne les prix de l'eau. Le ministre de l'Energie et des Mines a, là aussi, défendu une augmentation des tarifs, estimant que le coût économique de l'eau est parfois très cher, allant, d'après une récente étude, de 50 DA/m3 à 200 DA/m3. Mais si l'Etat algérien subventionne les prix de l'eau et de l'électricité à ses concitoyens, elle ne le fera jamais, d'après M. Khelil, pour les prix du pétrole, même dans le cadre de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). « La loi sur les hydrocarbures est claire sur cette question. L'Etat algérien prend en compte les charges de production et de transport du pétrole. Nous n'envisageons aucunement de subventionner les prix du pétrole au cours de notre adhésion à l'OMC », tranche-t-il. L'Algérie songe aujourd'hui à diversifier ses ressources énergétiques et minières. L'exploitation des mines a rapporté à notre pays, durant l'année 2005, près de 10 millions de dollars. Le ministre de l'Energie s'est montré hier satisfait de ces résultats d'autant, a-t-il soutenu, que l'Etat avait déboursé pas moins d'un milliard de dollars pour la découverte des gisements miniers. « Il faudrait fournir des efforts supplémentaires pour les mines de phosphate (...) mais pour exploiter au mieux ce potentiel, les entreprises publiques devraient changer leur mode de fonctionnement », glisse M. Khelil. Pour l'heure, ajoute-t-il, les plus grandes productions minières (de l'or notamment) proviennent dans le cadre du partenariat avec des entreprises australiennes et libanaises. Les compagnies pétrolières internationales implantées en Algérie, assure M. Khelil, ne prennent que 10% des revenus pétroliers. « C'est une sorte de rémunération qu'elles ont prise. Il ne faut pas oublier que 35% de nos revenus sont générés par ces compagnies », lance-t-il. Le secteur de l'énergie est un grand pourvoyeur d'emplois. Il compte, d'après M. Khelil, pas moins de 175 000 employés.