Le premier acte terroriste de ce sinistre individu remonte à dix ans quand il avait assassiné plusieurs policiers dans la localité de Tigzirt. C'est officiel : l'“émir” Omar Masror dit Abou Khaled est tombé au cours de la semaine écoulée dans la région de Mekla. Selon des sources concordantes, ce sinistre individu était accompagné par l'un de ses adjoints quand une équipe de la brigade mobile de la police judiciaire les a surpris dans un café mitoyen à la localité de Chaïb. Encerclé, le chef terroriste a tenté de prendre la fuite. Selon nos sources, il a même tenté de prendre en otages des voyageurs dans un bus qui circulait sur la route nationale qui menait vers Tizi Ouzou. Son adjoint arrêté, cet “émir” a menacé, grenade à la main, de provoquer des dégâts autour de lui. Une autre équipe de la police judiciaire ne tardera pas à arriver pour boucler le périmètre et négocier la reddition de ce terroriste. Ce dernier, refusant d'obtempérer, a tenté de s'éloigner. Devant la menace du chef terroriste, les policiers n'avaient d'autre choix que de l'éliminer. Nos sources indiquent que Masror fait partie de l'aile radicale affiliée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) ayant refusé la dernière offre des pouvoirs publics pour la reddition et rejeté le projet de la charte pour la paix et de la réconciliation nationale. L'élimination de cet “émir” donnera lieu, quarante-huit heures après, à l'arrestation de huit autres éléments suspectés d'avoir fourni la logistique de soutien au groupe de Masror qui a longtemps sévi en haute-Kabylie, notamment à Mekla, Aïn El-Hammam, Taourarine, Iferhounène et d'autres régions où était implantée la Katiba Ennour. La capture de l'adjoint de Masror permettra aux services de sécurité de mettre la main sur cinq autres éléments, tous appréhendés dans le cadre de l'enquête déclenchée après la mort de cet “émir”. Celui-ci, activement recherché par les services de sécurité, dirigeait un groupe armé composé d'une trentaine d'éléments. Un signalement avait été donné le week-end dernier sur ce groupe qui serait en permanent déplacement à cause de la vague de froid qui touche la haute- Kabylie. Mercredi dernier, une opération de ratissage a été déclenchée entre Aïn El- Hammam et Larbaâ Nath-Irathen alors que des troupes combinées ont été déployées aux alentours de Mekla et de Boubehir. Une chose est sûre, indiquent nos sources, ce groupe armé pourrait avoir d'autres soutiens dans les régions de Yakouren, Adekar et Toudja. Il faut signaler, par ailleurs, que ce groupe serait derrière l'assassinat du commissaire de police, Lounès Baleh, chef de sûreté de daïra de Mekla et dont l'arme, un PA, avait été retrouvée sur un terroriste notoire abattu lors d'une opération combinée dans la même région. Ces opérations menées avec succès par les services de sécurité interviennent quelques semaines seulement après l'élimination d'un des fondateurs du GSPC, l'“émir” Ahmed Abou Al-Baraâ en l'occurrence, au cours d'un violent accrochage entre son groupe et les troupes de l'ANP dans les montagnes de Toudja, à 25 kilomètres de la ville de Béjaïa. FARID BELGACEM