C'est ce qui a été débattu, la semaine dernière, par des cadres du ministère, les directions des services agricoles, les chambres d'agriculture et les producteurs représentant les wilayas de Guelma, Skikda et Khenchela. En effet, l'olive, la plus importante production d'Algérie en arboriculture avec 300 000 hectares, est devenue un enjeu d'une grande importance économique, après la relance de la production en 1999 (165 000 ha) et les bonnes quantités produites cette année, mais avec le sempiternel problème de la commercialisation à grande échelle avec conditionnement, d'où la nécessité d'une labellisation, objet de cette rencontre. Les unités de transformation doivent se conformer aux normes internationales pour une meilleure rentabilité (hygiène, équipements modernes...) quand on sait qu'une cuve d'huile coûte 160 millions et que pour une unité de transformation, quatre sont indispensables. Un investissement donc colossal pour un travail de quelques jours, durant l'année, qui doit être rentabilisé. La meilleure façon serait de s'organiser en groupes, en coopératives et de créer un label pour protéger le produit et devenir un opérateur économique important. Pour Meziani Larbi, DSA de Guelma, il s'agit de l'étude de la possibilité de labellisation de l'huile d'olive, de la sensibilisation des agriculteurs, de leur organisation, surtout, pour qu'ils puissent bénéficier de l'aide de l'Etat, cette labellisation, avec l'adhésion à l'OMC, protégera la production. Cette dernière dans la wilaya de Guelma a dépassé cette année les prévisions, atteignant 12 000 hectolitres au lieu des 8 000 prévus, entre 20 et 22 litres par quintal, contrairement à l'année passée où l'on a enregistré seulement 14l/ql. Hadidi Amar, président de la Chambre d'agriculture poursuivra dans ce sens : "Nous sommes en train de nous organiser par un programme de sensibilisation pour que le produit devienne protégé et commercialisé." À Khenchela, c'est la zone sud qui a été retenue englobant les quatre communes : vallée de Oued El Arab et Chechar Khirane-Chechar-El Ouldja et une partie de Djenane, expliquera Bouanani Ghiath, DSA de Khenchela, la superficie est de 1 650 hectares répartis sur 711 producteurs et une production, cette année, de 3 000 litres. C'est un bon choix pour cette zone déshéritée, dira-t-il, comprenant des oliveraies datant de plusieurs siècles et des huileries traditionnelles. À Skikda, ce sont 8 000 ha, la zone retenue pour la labellisation, selon Tahar Zidane, directeur régional de l'Institut technique de l'arboriculture fruitière et de vigne (Itaf) Skikda, est celle de Bekkouche Lakhdar avec 400 ha, lesquelles forment un lot d'une seule variété la Blanquette de Gastu, suivront la zone d'El Harrouch et celle du côté de Sidi Mezghiche ainsi que Aïn Zema et Ouled Moumen dans la wilaya de Souk Ahras et Berrahal dans la wilaya de Annaba. Pour sa part, Mendil Mahmoud, DG de l'Itaf, c'est une nouvelle étape du Pnda, et pour ce problème de commercialisation, il y a beaucoup possibilités. Il suggère, entre autres, la labellisation des produits de l'agriculture. Ceci permettra à tout terroir qui produit de donner des caractéristiques à son produit. Ce programme qui a démarré en 2005 s'étalera sur trois ans, à commencer par la délimitation de tous les terroirs pour l'Est : Guelma, Khenchela et Skikda. L'huile d'olive a été retenue pour la labellisation d'autant que cette année, il y a eu une forte production, contrairement à l'Espagne et à l'Italie. Ces pays se sont rabattus donc sur les marchés du sud de la Méditerranée, dont l'Algérie. Il est à noter que les programmes de soutien à l'agriculture dont le Pnda ont suscité un changement de mentalité et de comportement en ce sens que les nouvelles techniques prennent le dessus sur les anciennes méthodes. B. Nacer