Les 38 associations des insuffisants rénaux du pays ont adressé des correspondances au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière dans lesquelles elles réfutent l'annulation du consensus thérapeutique relatif au traitement de leur maladie. Les représentants des 8 000 malades que compte le pays estiment que le retour vers la dyalise à l'acétate, encore moins au bicarbonate liquide, est révolue. Leur contestation est motivée par l'existence d'un nouveau protocole de soins élaboré par la société savante de néphrologie qui regroupe des experts nationaux en la matière qui stipule que le tampon bicarbonate poudre dans sa forme sécurisée doit être toujours utilisé et que l'utilisation du tampon acétate doit être abandonnée. Ce mode de prise en charge des insuffisants rénaux, qui est né aux Etats-Unis d'Amérique et au Canada en 1995, se pratique actuellement de par le monde. Cette évolution qualitative de la prise en charge des malades a été appréciée en janvier 2005 par la Société algérienne de néphrologie dialyse et transplantation, le ministère de la Santé et les associations concernées. C'est ainsi que la décision a été prise par le ministère de la Santé d'utiliser uniquement le bicarbonate en poudre dans la dialyse. La direction de la pharmacie du département de Amar Tou a informé l'ensemble des structures sanitaires pour épuiser les stocks d'acétate disponibles et de se préparer au bicarbonate en poudre, note du 19 mars 2005 n°155 Msprh/DPE adressée aux fournisseurs de machines par lettre n°157 datée du 19 mars 2005 ainsi que les fabricants de bicarbonate (1MC et Saïdal). Ce nouveau consensus thérapeutique devait entrer en vigueur en janvier de l'année en cours. Le 3 janvier 2006, le ministère de la Santé, contre toute attente, annule l'utilisation exclusive du bicarbonate en poudre par lettre n°0029 Msprh/DP/06. Ce revirement de l'administration centrale sanitaire sans argument valable inquiète au plus haut point les malades, surtout que les avantages du bicarbonate en poudre sont prouvés à l'échelle mondiale. La Fédération nationale des insuffisants rénaux et greffés est déterminée à utiliser tous les moyens légaux pour faire aboutir le nouveau protocole de soins et s'interroge sur les buts inavoués de la démarche du ministère de la Santé. M. ACHOURI